2G1 – Du développement au développement durable

Introduction

En 1987, la première ministre norvégienne – Gro Harlem Bruntland – publie pour la commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU un rapport évoquant pour la première fois le concept de « développement durable« . Celui-ci est alors défini comme «  Un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs».
Il se décline selon trois aspects : économique, social et environnemental. Le rapport Brundtland conduit à la convocation, en 1992 à Rio de Janeiro, du Sommet de la Terre qui précise les responsabilités des acteurs afin de mettre en œuvre une stratégie globale pour le développement durable. Cette stratégie appelée Agenda 21 insiste sur deux défis majeurs : l’aspect environnemental (protéger les ressources, protéger la biodiversité) et l’aspect social (réduire la pauvreté).
Si l’Agenda 21 peut se décliner à toutes les échelles (ville, région, Etat, monde), il doit surtout pouvoir s’adapter aux niveaux de développement et aux besoins de croissance des pays. Comment assurer le développement durable de la planète compte tenu de la croissance démographique et des inégalités de développement à toutes les échelles?

I – Un développement inégal à toutes les échelles

A) Les différentes approches du développement

Le développement d’un pays est sa capacité à satisfaire les besoins de sa population. Besoins vitaux (se nourrir, pouvoir se soigner) ou besoins nécessaires pour s’intégrer dans la vie sociale et économique  (savoir lire/écrire/compter, avoir un logement, de l’électricité…). C’est une définition relative. Le développement se mesure grâce à différents indicateurs de développement.

Indicateurs de richesse : PIB/habitant – PIB en Pouvoir d’achat
Indicateurs de santé : L’espérance de vie à la naissance
Indicateurs d’éducation : Le taux d’alphabétisation, le taux de scolarisation
IDH : Indice de développement humain.
IPM : Indice de pauvreté multidimensionnelle

Le niveau de développement d’un pays se mesure de façon traditionnelle par le PIB :

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PIB par habitant. Le Produit Intérieur Brut mesure la richesse créée en une année par pays divisé par le nombre d’habitants.

PIB en Parité de Pouvoir d’achat mesure le PIB (global ou par habitant) d’un pays en prenant en compte le coût de la vie, c’est-à-dire le niveau général des prix du pays donné. La PPA permet de mesurer combien une monnaie permet d’acheter de biens et services dans chaque pays comparé.

Cependant, la simple mesure des revenus en terme de PIB n’est pas suffisante pour qualifier le niveau de développement d’un pays et de sa population. Il est donc nécessaire de trouver d’autres indicateurs.

Espérance de vie à la naissance : L’espérance de vie à la naissance est définie comme le nombre moyen d’années qu’un nouveau-né peut espérer vivre si le taux de mortalité actuel n’évolue pas.

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Le taux de scolarisation est le pourcentage de jeunes d’un âge de scolarisation donné qui sont scolarisés par rapport à l’ensemble de la population du même âge.

Le taux d’alphabétisation est un taux qui prend en compte le nombre de personnes qui savent lire et écrire sur la population totale : ((nombre de personnes qui savent lire et écrire / population totale) * 100). L’ONU le calcule sur la base des données disponibles, pour les adultes et adolescents de plus de 15 ans.

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Indice de développement humain. Indicateur créé par l’ONU, il mesure de 0 à 1, le développement des pays en fonction de critères d’espérance de vie à la naissance, de taux de scolarisation (durée moyenne) et de niveau de vie. (Revenu national brut par habitant en PPA). Le RNB comprend le PIB ainsi que les revenus net issus de l’étranger.

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(Attention carte à critiquer : limites nord-sud inopérante / choix couleurs et figurés)

Indice de pauvreté humaine. Indicateur créé par le PNUD en 1997 (Programme des Nations Unies pour le développement). Remplacé aujourd’hui par l’Indice de Pauvreté multidimensionnelle IPM

L’indice de pauvreté multidimensionnelle (IPM), publié pour la première fois en 2010, s’inscrit en complément des mesures monétaires de la pauvreté en prenant en considération les privations cumulées subies par une personne. L’indice identifie les privations dans les trois mêmes dimensions que l’IDH et indique le nombre de personnes qui vivent dans une pauvreté multidimensionnelle (subissant des privations à hauteur de 33 % ou plus des indicateurs pondérés)

B°) Des inégalités à toutes les échelles

Bien que le monde soit – globalement – de moins en moins pauvre, les inégalités existent et s’accroissent.
Les pays les plus riches et dont l’IDH est le plus élevé se trouvent majoritairement au « nord » exception faite de l’Australie. Les ensembles régionaux les plus riches sont l’Amérique du nord, de l’Europe et l’ensemble Japon-Corée du sud. Ces ensembles dont la population représente environ 16% de la population mondiale détiennent 70% de la richesse dans le monde et continuent de s’enrichir.

On trouve à leur suite des pays dont le revenus national a fortement augmenté depuis 50 ans. Il s’agit d’abord de la Chine, puis du Brésil, de la Russie et de l’Inde. Ces pays sont dits émergents. Ils se sont formés en une structure nommée BRICS (par ajout de l’Afrique du sud récemment). Si leur économie est en pleine croissance (c’est surtout vrai pour la Chine et l’Inde), ces pays sont marqués par de très fortes inégalités et un taux de pauvreté fort.

Enfin les pays dits du « Sud » constitués par une partie du continent sud américain, l’Afrique et une grande part de l’Asie (centrale et du sud-est) sont caractérisés par une PIB peu élevé et un IDH relativement bas.

Cette typologie a de nombreuses limites. Tout d’abord elle découpe le monde en grands ensembles et ne prend donc pas en compte les situations des pays entre deux (Europe de l’est, Maghreb et Machrek, Emirats arabes…).
Mais la limite la plus importante est qu’elle ne considère pas la question des inégalités à l’intérieur des pays. Pour ce faire, il faut changer d’échelle.

Correction
L’Inde est un pays émergent sur la scène internationale. Son PIB (en PPA) est le troisième mondial (7,2 billions de dollars) et toutes les prévisions montrent que le poids économique de l’Inde ne fera que s’accroître dans les prochaines années. L’Inde est par ailleurs un poids lourd en terme démographique. Avec plus de 1,3 milliards d’habitants, l’Inde possède des pôles d’excellence dans les biotechnologies, la pharmaceutique etc. Pourtant le pays connaît de nombreuses inégalités mesurables à l’échelle nationale, régionale ou locale. Quelles sont les inégalités que connaît la population indienne aux différentes échelles ?
I – A l’échelle nationale, des inégalités qui s’accroissent
– Indicateurs montrant que derrière richesses nationale, population pas forcément riche
– Inégalités entre les plus pauvres et les plus riches
II – A l’échelle régionale, des inégalités persistantes
– Castes et religion
– Ruraux / Urbains
– Une pauvreté localisée dans certaines régions
III – A l’échelle locale, des inégalités visibles
– Bidonville de Mumbai
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L’indice (ou coefficient) de Gini est un indicateur synthétique d’inégalités de revenus, de niveaux de vie… Il varie entre 0 et 1. Il est égal à 0 dans une situation d’égalité parfaite où tous les salaires, les revenus, les niveaux de vie… seraient égaux. A l’autre extrême, il est égal à 1 dans une situation la plus inégalitaire possible, celle où tous les salaires (les revenus, les niveaux de vie…) sauf un seraient nuls. Entre 0 et 1, l’inégalité est d’autant plus forte que l’indice de Gini est élevé.

II – Nouveaux besoins, nouveaux enjeux

A) La question démographique

La population mondiale est passée de 1,65 milliard d’habitants en 1900 à p§ès de 7 milliards aujourd’hui. Cette explosion de la population est liée à l’entrée d’une grande partie des pays dans la phase de transition démographique. L’accroissement naturel reste donc élevé, mais la population mondiale n’augmente pas partout à la même vitesse.

Les grands foyers de peuplement se maintiennent mais évoluent : l’Asie de l’Est, l’Asie du Sud et l’Europe concentrent la moitié de la population mondiale. La population asiatique augmente et, à l’inverse, le foyer européen devrait perdre des habitants d’ici à 2050. La population africaine devrait doubler dans la même période.

Les littoraux, les vallées des grands fleuves sont plus peuplés que les espaces intérieurs des continents.

La population urbaine augmente également au détriment des espaces ruraux.

B) La pression sur les ressources

Une ressource énergétique inépuisable est une ressource qui n’est pas détruite lors de son utilisation et/ou qui possède la capacité de se renouveler naturellement au moins à la même vitesse qu’elle est utilisée.

Exemple : l’énergie solaire, énergie hydraulique, éolienne …)

Une ressource énergétique renouvelable est une ressource naturelle dont les réserves peuvent se renouveler relativement rapidement sans surexploitation de l’homme.

Exemple : la pêche (ressource halieutique), bois et forêt, eau douce…

Une ressource énergétique non renouvelable est une ressource qui est détruite lors de son utilisation et/ou qui se renouvelle plus lentement que la vitesse avec laquelle on l’utilise.

Exemple : les énergies fossiles : gaz, pétrole, charbon

La biodiversité quant à elle permet d’assurer des services essentiels comme la sécurité alimentaire (chaîne alimentaire), l’épuration de l’eau (rôle de filtration des végétaux), le recyclage des éléments nutritifs par les micro-organismes etc…

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La pression démographique entraîne un besoin accru de ressources naturelles et énergétiques. Les populations des pays les plus pauvres et des pays émergents revendiquent le droit d’exploiter leurs ressources naturelles afin de développer leurs économies et d’améliorer le niveau de vie de leurs sociétés.

Les populations des pays riches ont déjà un niveau de vie élevé, mais en le maintenant ils sont devenus les plus gros consommateurs de ressources naturelles. En ayant un investissement limité dans les énergies vertes, les pays riches sont par ailleurs de grands pollueurs et ne contribuent pas à diminuer cette pression sur les ressources.

Les besoins augmentent, il sont inégalement répartis et entrainent une pression sur les ressources. On parle alors de situation de dépassement écologique. (La consommation des êtres humains en termes de ressources dépasse ce que la terre est capable de produire en un an)

III – Des modes durables de développement

A) la notion de développement durable en débat


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QUESTIONS

1°) Présentez les deux types de sources (documents)

2°) Relevez dans les textes, les indices montrant les critères de la pauvreté à Madagascar et son impact sur l’environnement.

3°) Quels sont  les objectifs du Plan d’Action Environnemental. Comparez ces objectifs aux deux exigences auxquelles une politique dite «  environnementale  » à Madagascar doit répondre selon Y. Veyret et P. Arnould. Le PAE semble-t-il répondre aux exigences? Justifiez.

4°) Relevez dans les deux textes quels sont les acteurs de ce plan et leurs motivations

5°) Dressez le bilan de ce PAE selon les deux textes :  Quel aspect du DD manque ?


B) Des actions différenciées selon les échelles et les pays.

L’homme s’est toujours adapté aux contraintes de son environnement puisque il est lui-même le bâtisseur principal de cet environnement. (oekoumène)

Un développement qui soit durable représente l’adaptation nécessaire à un nouveau contexte  : réduire les inégalités de développement, répondre aux besoins de 9 milliards d’hommes sans aggraver les risques environnementaux. Ces éléments diffèrent selon les pays, selon les espaces.

Il n’existe pas un modèle de développement durable mais une pluralité de modèles et de voies de développements. Il est nécessaire de prendre en compte les différence d’échelle et de niveau de développements afin de pouvoir mettre en oeuvre des outils adaptés, prenant en compte tous les aspects du DD  et réellement efficaces. Le DD est sans aucun doute à même d’être conjugué avec croissance économique toutefois il est possible de s’interroger sur le modèle de société que l’homme souhaite voir se développer. Faut-il aller plus loin dans la croissance et la consommation ou revoir nos modes d’être et d’utilisation des ressources?

 

 

 

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