TG4 – Afrique : les défis du développement

Souvent considéré comme une frontière entre l’Afrique du Nord et le reste du continent africain, le Sahara attire l’imaginaire et les convoitises autant qu’il repousse notamment en raison des conflits et des dangers qu’il recèle. Le Sahara est le plus vaste désert du monde: 8,6 millions de km² (17 fois la France environ) soit 30% de l’Afrique. Cette vaste zone est peuplée par environ 5 millions d’habitants, essentiellement des touaregs et des berbères qui vivent de l’élevage et du commerce. Malgré sa relativement faible population, le Sahara est un espace stratégique en Afrique.

Problématique : Quels sont les enjeux du développement et de l’insertion du Sahara dans la mondialisation ?

I – Un espace contraignant, riche de ressources diverses

A°) Un espace de fortes contraintes faiblement peuplé

Le mot Désert vient du latin deserta, lieu inhabité, sauvage.
Sahara = Désert hyper aride – Anticyclone qui bloque les précipitations
=> moins de 150 mm de précipitations par an
Températures extrêmes : Très élevées le jour entre 30 et 55°C et très froides la nuit entre 5 et 10°C

Zone immense
3000 km de profondeur bordé au nord par l’Afrique méditerranéenne et au sud par le Sahel puis l’Afrique noire subsaharienne.
A l’est du Sahara se trouve le Nil et au Sud le fleuve Niger (et fleuve Sénégal)

Paysages variés :
Erg (Champ de dunes = 20% du Sahara)
Reg (surface rocailleuse) => Mauritanie
Hamadas (plateau rocheux surélevé) => Plateau algérien
Montagnes = Hoggar Algérie

Le Sahara est peu habité – Environ 5 millions de personnes pour 8 millions de Km 2 soit moins d’1p au km2.
La répartition actuelle du peuplement reflète à la fois l’occupation du territoire et la division du travail entre agriculteurs ou éleveurs et nomades :
– occupation du Nord du Sahara par des peuples sémites,
– du Sahel parles peuples soudanais et
– du Centre,comme trait d’union, par les peuples Hamites (Touaregs). (Source UNESCO)
B°) Un espace riche de ressources diverses

  • Pétrole

Depuis quelques décennies, le Sahara est de nouveau convoité pour ses ressources : les hydrocarbures, le pétrole en particulier, sont de plus en plus convoités par les sociétés pétrolières occidentales, du fait de l’augmentation du prix du pétrole sur les marchés internationaux. Les champs pétroliers sont particulièrement étendus dans les pays qui bordent le Nord du désert, Algérie, Tunisie, Libye, etc.

  • Minerais

Le Sahara recèle également d’autres richesses naturelles en abondance : les minerais – fer de Mauritanie, uranium du Niger – la potasse et le phosphate au Maroc et en Tunisie.

  • L’eau

Le sous-sol du désert dispose également d’immenses réservoirs d’eau souterraine, des aquifères fossiles, qui ont été découverts à l’occasion des prospections pétrolières. Ces réserves sont utilisées pour l’irrigation, mais également pour approvisionner les pôles urbains, en particulier en Afrique du Nord
Grâce à elles, certaines régions bordières du Sahara sont devenues des fronts pionniers agricoles. Exemple : Dans le Wadi al-Haya (vallée de la vie, Libye), les nouveaux périmètres de culture de fruits et légumes s’étendent en bénéficiant de l’eau provenant des forages profonds (premier plan) alors que la vieille oasis (arrière-plan) meurt car les nappes de surface qui l’alimentaient se tarissent.

  • Le Tourisme

Se fondant sur la beauté des paysages du désert du Sahara et sur son intérêt mythique ou mystique, le Tourisme d’aventure représente un nouvel enjeu pour les Etats sahariens à tel point que l’UNESCO s’est emparé de la question pour aider à développer ce secteur.

Cependant ce nouveau flux risque d’entrer en concurrence ou en confrontation avec les nombreux flux légaux et illégaux qui traversent cet espace fortement convoité.

II – Un espace stratégique, parcouru et convoité par de nombreux acteurs (Dynamiques / Flux)

A°) Un espace parcouru

  • Sahara est depuis longtemps un espace parcouru.

Ainsi au XVème siècle, le Sahel fournissait-il la gomme et les cotonnades.
Le Sahara était pourvoyeur de sel. L’Afrique du Nord et l’Egypte exportaient des chevaux, des dattes, des barres de cuivre, du verre, des perles, des cauris originaires de l’océan Indien, des produits manufacturés (maroquinerie, bracelets et ustensiles en cuivre) et … des livres (le coran !)
-> trafic des esclaves, (traite transaharienne)
-> Selon Ibn Khaldoun affirme qu’au XV siècle les caravanes passant par le Hoggar pouvaient compter jusqu’à 12 000 dromadaires.

  • Aujourd’hui trois routes et deux flux majeurs

Théodore Monod (1968) distingue quatre axes, ou fuseaux méridiens qui contournent les régions les plus inhospitalières. Elles lui servent à proposer une « division géographique du monde saharien » :
En excluant la vallée du Nil qui bien qu’axe de communication présente une continuité de population qui la sépare des autres routes, on peut retenir trois routes :

  • Une route Sénégal – Maroc à l’ouest
  • Une route centrale passant par Agadez au Niger puis vers l’Algérie ou (plutôt aujourd’hui) vers la Lybie et Tripoli.
  • Une route venant de la corne de l’Afrique (Somalie / Ethiopie) passant par le Soudan (Khartoum) et Koufra dans l’est de la Libye puis Benghazi sur la côte méditerranéenne
  • Flux de migrants :

92 personnes ont trouvé la mort début octobre 2013, dans le désert, dans le nord du Niger, à une dizaine de kilomètres de la frontière algérienne, ce qui fait de ce drame l’un des plus meurtriers sur les routes migratoires nigériennes depuis au moins une décennie.
=> La route migratoire algérienne n’est toutefois pas aussi fréquentée que celle menant à la Libye. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) à Niamey (Niger) a estimé à « environ 30 000 » le nombre de personnes ayant migré en Libye entre mars et août 2013, dans des conditions irrégulières, soit 5 000 par mois, pour la plupart des ressortissants ouest-africains, dont de nombreux Nigériens.

  • Flux commerciaux :

L’espace saharien est intensément connecté au Maghreb, à la sous-région ouest-africaine, mais aussi au Moyen-Orient et même à la Chine à travers la circulation d’individus et de biens.
Les flux, ancrages et intensités du commerce transsaharien sont révélateurs des mutations profondes que connaît la région.
Les villes contemporaines sont reliées au monde par la mer, le ciel et des routes asphaltées de plus en plus nombreuses.
A la circulation d’esclaves, à l’échange de vieux manuscrits, aux caravanes de sel ont aujourd’hui succédé divers produits licites et illicites

=> La contrebande sert à se procurer ce qui manque : vêtements, lait en poudre, équipement domestique par exemple.

=> Cette contrebande n’est pas effectuée par les mêmes acteurs ni selon les mêmes finalités que les trafics d’armes et de drogues. Ces derniers ne sont pas généralisés à l’ensemble du Sahara mais ils ont monté en puissance en lien avec l’installation d’AQMI (Al Qaïda au Maghreb Islamique) au Sahara et la recherche de subsides par les groupes terroristes.
Il est désormais connu que la circulation des armes s’est renforcée avec la revente des stocks libyens qui a suivi la chute du régime de Kadhafi. (voir III)

Si ces flux reposent plus sur la circulation de biens que sur leur production, ce qui constitue un facteur de vulnérabilité, les ressources présentes sur et sous le sol du Sahara en font un espace très largement convoité.

B°) Un espace convoité

  • La compétition pour ces ressources s’effectue à plusieurs échelles :

Entre les grandes multinationales des pays développés et des États émergents ou entre les États bordiers du Sahara. Les anciennes puissances coloniales, la France et le Royaume-Uni au premier chef, les États-Unis, mais également la Chine utilisent leur influence politique pour obtenir des conventions qui leur permettent de développer des infrastructures destinées à exploiter les richesses du sous-sol saharien.

  • Avec l’appui des États, les grandes sociétés ont mis en place des stratégies pour s’accaparer la rente du pétrole ou des minerais.

Ainsi, les 4 plus grandes compagnies pétrolière sont présentes au Sahara notamment au Tchad, en Libye et en Mauritanie :

Royal Dutch / Shell (Pays-Bas)
ExxonMobil (États-Unis)
BP (Royaume-Uni)
Total (France) : 30 % environ de la production d’hydrocarbures du Groupe
43 pays dans lesquels Total est présent – 1er réseau de distribution du continent avec près de 4 200 stations-service  (10 000 p employées)

  • L’arrivée de la Chine depuis une dizaine d’années change la donne y compris pour les puissances occidentales.

La Chine voit en effet dans l’Afrique un réservoir de matières premières énergétiques et minières. Pour les Etats africains, Pékin est un partenaire commercial idéal, qui n’impose pas de conditions politiques particulières à ses fournisseurs et qui leur assure même un soutien diplomatique. Mais les relations sino-africaines heurtent les intérêts des Etats-Unis soucieux, eux aussi, de diversifier leur approvisionnement pétrolier.

Par ailleurs, la « diplomatie du cadeau » menée par la Chine, consiste à échanger des concessions toujours plus importantes contre la construction d’infrastructures devant théoriquement bénéficier aux populations locales, mais surtout en échange de versement d’une large partie des bénéfices tirés de l’exploitation des ressources. La corruption est en effet généralisée dans tous les États de la région.

  • Des projets avortés

Cet espace convoité a vu se développer un grand projet qui aurait pu être source de développement pour le Sahara : Desertec, consortium créé en 2009, qui devait établir un grand partenariat énergétique entre l’Europe, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Le consortium prévoyait la construction de 50 GW de capacités de production solaire dans le Sahara dès 2020, pour ensuite être capable de couvrir jusqu’à 17% des besoins en électricité de l’Europe à l’horizon 2050.
En Octobre 2014, cependant le projet a été abandonné. Sur les 19 actionnaires du consortium, seulement trois (ACWA Power maroc, RWE – allemand et China State Grid) ont décidé de continuer l’aventure. La réunion a été un échec, les ministres de l’Energie des trois principaux pays concernés par le projet (Maroc, Algérie et Egypte) ne se sont même pas déplacés. Le directeur exécutif de Desertec, Paul van Son, a déclaré : « Les coûts étaient très élevés et certaines entreprises ont dit ne pas être intéressées plus que ça par le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ».

Le Sahara en effet malgré ses ressources nombreuses, bien que parcouru et convoité reste une zone instable marquée par le morcellement et les conflits.

III – Un espace morcelé, marqué par l’instabilité (Conflits / « Guerres »)

A°) Un espace morcelé

  • Pour l’essentiel, les frontières du Sahara sont héritées de la période coloniale.

Ceci explique le caractère rectiligne de certaines de ces limites négociées entre les puissances métropolitaines et leurs différentes administrations. Les Etats comprenant des territoires sahariens sont au nombre de 10 (Maroc, Mauritanie, Algérie, Tunisie, Libye, Egypte, Mali, Tchad, Niger, Soudan). Ils sont caractérisés par une certaine diversité culturelle (langues berbère tamasheq et arabe)  et ethnique.

  • En dépit du principe adopté par l’Union africaine, certaines frontières sont discutées. Des revendications de certains groupes autonomistes se mêlent aux enjeux énergétiques :

ex : Le Soudan
À l’Est, la longue guerre entre le Nord et le Sud du Soudan a abouti en 2011 à la création de deux États. Toutefois, les affrontements se poursuivent par milices interposées car le Soudan et le Soudan du Sud se disputent plusieurs territoires frontaliers riches en
pétrole. D’autre part, le Soudan du Sud a hérité des trois-quarts de la production de
pétrole, tandis que le Nord possède les infrastructures permettant de l’exporter via les
oléoducs vers Port-Soudan.

D’autre part, la guerre civile au qui se poursuit au Darfour – Ouest-Soudan – aurait fait au moins 300 000 victimes et entraîné le déplacement de plus d’un million de personnes, selon l’ONU.

ex : Sahara occidental
L’ouest du Sahara se caractérise par un conflit frontalier persistant dont l’enjeu est le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, que se sont partagés le Maroc et la Mauritanie en 1975. Les 450 000 habitants, appelés Sahraouis, se sont éparpillés dans ces deux pays ainsi qu’en Algérie. Certains se sont regroupés au sein du Front Polisario, qui revendique l’indépendance du Sahara occidental.
Un cessez-le-feu a été signé en 1991 sous les auspices de l’ONU, mais ni le Maroc, ni le Front Polisario ne renoncent à leurs revendication sur ce territoire. La présence de phosphate dans la région ajoute un enjeu économique à la question territoriale.

Ex : Les touaregs
L’ouest et le centre de la région sahélo-saharienne sont également marqués par la rébellion des Touaregs, un peuple nomade d’environ deux millions d’habitants partagé entre l’Algérie, le Burkina Faso, la Libye, le Mali, la Mauritanie et le Niger.
Plusieurs révoltes ont eu lieu depuis les années 1990 et récemment, le Mouvement nationale pour la libération de l’Azawad (MNLA) qui revendique le nord du Mali s’est allié avec le groupe touareg islamiste Ansar Dine et des djihadistes d’Al-Qaida pour tenter de déstabiliser le pouvoir malien.

=> intervention récente de l’armée française au Mali peut être interprétée comme une action de la France pour secourir un pays ami envahi par des groupes djihadistes, mais également comme une intervention pour sécuriser l’exploitation et le transfert des ressources provenant des autres États proches – le Niger en particulier – ou plus lointain : le projet de gazoduc en provenance du Nigéria passe dans la région.

B°) Une zone grise de la mondialisation ?

  • 15 % du trafic de cocaïne transiterait actuellement par l’Afrique de l’Ouest.

La drogue, en provenance de Colombie, transite par la Mauritanie et le Mali, longe les pays du Maghreb vers l’Est pour remonter vers l’Europe. La porosité des frontières et la faiblesse des polices nationales donne au Sahara un avantage comparatif important dans le choix de ces routes commerciales.

  • Le trafic de drogue est associé avec la circulation des armes.

Le nombre important de zones de guerre en Afrique, la montée en puissance du terrorisme islamique et la dispersion des arsenaux libyens après la révolution expliquent la permanence et même l’accélération de ce commerce. Il s’agit d’armes légères, mais également d’armes lourdes de plus en plus nombreuses – mortiers, obus, lance-roquettes, missiles anti-aériens, etc.

  • Les groupes djihadistes qui opèrent dans la région, qui perçoivent un tribut lors du passage des marchandises dans les régionsqu’ils contrôlent.

Le groupe le plus connu est la brigade salafiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), mais une nébuleuse de groupes islamistes opère dans la région.

=> Multiplication de groupes  » sous-traitants  » qui capturent puis revendent
des otages à AQMI rend l’ensemble de la zone sahélo-saharienne dangereuse
et instable. En 2013, la prise d’otages du site gazier d’In Amenas, en Algérie, fait 38 morts.

  • Pour les Etats-Unis, le Sahara est au cœur d’un « axe terroriste » qui s’étend de la Mauritanie à la Somalie en passant par le Nigeria, le Mali et le Niger.

Les Etats-Unis sous-traitent la lutte contre le terrorisme – et le trafic de drogue – aux États bordiers du Sahara en leur fournissant des moyens financiers. Toutefois, cette aide ne semble pas suffisante pour endiguer l’extension des groupes terroristes.

Le Sahara est donc considéré par certains comme une vaste zone de non-droit mais qui s’inscrit dans la mondialisation par l’augmentation des activités illicites.

Pourtant à l’inverse de l’impression que donne l’image de la « zone grise », au Sahel et au Sahara, les Etats sont bel et bien présents et contrôlent la grande majorité de leurs territoires à travers leurs agents, même si ces derniers font souvent autre chose que ce que les institutions internationales attendent d’eux:

  • Présence de personnel d’Etat au Sahara

Les instituteurs, les représentants des services sociaux ou les agents des eaux et forêts sont peut-être peu nombreux, mais ils sont présents, et aucun commerçant, migrant ou simple voyageur ne dira que les douaniers, les policiers, les gendarmes et autres militaires n’y sont pas visibles et très actifs

  • Un personnel qui n’est pas toujours dans la légalité

L’activité des douaniers, policiers et gendrames, est cependant parfois peu en adéquation avec leurs missions officielles, voire totalement illégales (corruption, racket, trafics marchands) => Toutes ces activités, légales ou non, sont partout organisées, régulées et connues, et participent d’une structuration des espaces et de leur contrôle.

=> A l’aide du livre p 252 et du cours proposer un Schéma (différent de celui du livre) représentant le Sahara, un espace de ressource, convoité et instable.

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À l’échelle du monde, l’Afrique cumule les indicateurs économiques, sociaux et environnementaux défavorables, auxquels s’additionnent de multiples conflits locaux, des problèmes de gouvernances et une place marginale dans la mondialisation. En réalité, le continent africain n’est pas homogène en termes de développement et les situations ne sont pas figées. Une partie du continent connaît ainsi une croissance économique importante susceptible de permettre une amélioration des conditions de vie des populations cependant qu’une majorité de pays font partie des Pays les Moins Avancés.

Problématique : Dans quelle mesure l’intégration à la mondialisation du continent africain peut-elle être considérée comme un facteur de développement ?

I – L’Afrique, un continent longtemps marginalisé

A°) Un retard de développement global

L’ensemble des indicateurs mettent en évidence le « retard » de développement du continent africain.

  • 33 des 48 Pays les Moins Avancés (PMA) de la planète y sont localisés (Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Lesotho, Liberia, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Ouganda, République Centraficaine, R.D. Congo, Rwanda, Sao-Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tanzanie, Tchad, Togo, Zambie)
  • L’espérance de vie est d’environ 55 ans (alors que la moyenne mondiale est de 68 ans). Les guerres, les problèmes alimentaires et plus globalement les conditions sanitaires sont responsables d’une forte mortalité, infantile notamment (78 pour mille en Afrique subsaharienne, soit le taux le plus élevé de la planète).
  • Sur le milliard d’habitants que compte le continent, près de 400 millions sont considérés comme pauvres (c’est à dire vivant avec moins de 2 dollars par jour). C’est le continent où le revenu par habitant est le plus bas. Le PIB continental correspond à celui de la ville de Tokyo !!!
  • Près de 160 millions de personnes sont analphabètes.
  • Près de 25 millions d’individus sont infectés par le virus de sida (sur 35 millions de séropositifs dans le monde). Les conséquences sur les sociétés et sur l’économie de ce drame sanitaire sont énormes (raréfaction de la main d’œuvre…). Le paludisme, la « maladie du sommeil » ou plus récemment l’épidémie d’Ebola font également des ravages sur le continent.

Toutefois, les disparités en terme de niveau de développement sont très fortes. Deux groupes peuvent être distingués :

L’ Afrique du nord (Maghreb et Machreck) et l’Afrique australe (en particulier l’Afrique du Sud qui représente environ 25% du PIB continental) sont les régions les plus riches et les plus développées.
A l’inverse, les États du Sahel (Niger, Mali, Tchad), de la corne de l’Afrique (Érythrée, Somalie, Djibouti, Éthiopie) et d’Afrique centrale (Zambie, RDC, Rwanda, Burundi…) sont les moins développés.

 B°) Des obstacles importants

  • Le continent africain est encore très marqué par la violence et l’instabilité politique.

Les conflits armés (principalement intérieurs) sont fréquents (sud Soudan, Somalie, Kivu, RDC, Mali, nord-est du Nigéria, Sahara…) et le continent détient le record d’interventions de maintien de la paix par l’ONU. La plupart de ces conflits sont motivés par l’appropriation des ressources naturelles ou des territoires ; dans ce cadre, les belligérants cherchent à obtenir le soutien des populations en instrumentalisant les divisions ethniques (comme au Rwanda en 1994 ou plus récemment au sud Soudan).
En outre, la contrebande, le trafic et la piraterie se développe (au large de la Somalie) et la production comme le trafic de drogues sont en plein essor. Enfin, des organisations terroristes islamistes comme AQMI (Al Qaïda Maghreb Islamique) ou Boko Haram (« livre interdit »!) au Nigéria constituent aujourd’hui des facteurs majeurs d’instabilité pour certains Etats et de terreur/souffrances pour les populations (assassinats, enlèvements, viols, institution de la charia…).
Le continent est également marqué par la corruption et le clientélisme politique. En effet, les élites au pouvoir ont encore souvent une attitude « prédatrice » vis à vis des richesses du pays en s’accaparant l’essentiel d’entre elles au détriment de la population. Depuis les indépendances des années 1960, nombreux régimes demeurent peu démocratiques et même autoritaires (Mobutu a par exemple été « président » du Congo de 1965 à 1997, Joseph Kabila est président de la RDC depuis 2001 date à laquelle il a succédé à …son père Laurent Kabila qui lui n’a fait qu’un mandat (19917-2001) car assassiné

=> L’instabilité politique demeure ainsi aujourd’hui un des principaux facteurs du faible niveau de développement continental  et un frein fondamental à l’intégration de l’Afrique au processus de mondialisation. Les populations sont ainsi touchées par les affrontements, directement ou indirectement : pillage des ressources, destruction des infrastructures, déplacement de populations (l’Afrique compte le plus grand nombre de déplacés et de réfugiés – 11 millions de personnes sur les 37 millions dans le monde – comme entre le Burundi et la RDC), enrôlement des enfants (les tristement célèbres « enfants-soldats »),
=> Toutefois, la démocratisation progresse sur le continent. C’est le cas en Afrique du Sud avec la fin du régime d’apartheid (1991) ou en Afrique du nord avec les « printemps arabes » qui ont mis fin à des régimes autoritaire

  • Le fonctionnement de l’appareil productif africain et le manque d’infrastructure son des obstacles majeurs au développement

L’Afrique manque de toutes sortes d’infrastructures, en matière d’éducation, de santé,de transports, d’équipements énergétiques, d’industries, etc.
La plupart des équipements datent de la période coloniale ou ont été mis en place par des grandes compagnies étrangères, européennes, américaines ou chinoises dans le but d’exploiter les matières premières du continent.
La productivité et les rendements agricoles sont encore faibles. Il s’agit bien souvent d’une agriculture vivrière peu mécanisée, peu irriguée et qui occupe une part importante de la population active (jusqu’à 80% au Rwanda ou au Burundi).
– Le secteur informel pèse encore largement dans l’économie (ensemble des activités qui se réalisent en marge de la législation et qui échappent à la comptabilité nationale). Ces activités (artisanat, vendeur de rue, confection, restauration rapide…) occupent une part importante de la

  • La forte croissances démographique non maitrisée constitue plus un frein qu’un atout (population jeune) au développement

– C’est le continent où la croissance démographique est la plus forte : la population y est passée de 220 millions d’individus en 1950 à 1 milliard aujourd’hui (elle pourrait atteindre 2 milliards en 2050). Cette croissance résulte d’une transition démographique brutale (forte et rapide), qui n’est d’ailleurs pas achevée dans les régions subsahariennes (le nombre d’enfants par femme au Niger est proche de 7!). A l’inverse, en Afrique du nord et en Afrique australe, les taux de croissance de la population sont relativement faibles

– La population est ainsi particulièrement jeune : 40% des habitants d’Afrique subsaharienne ont moins de 15 ans (30% en Afrique du nord). Cette jeunesse constitue à la fois un atout (par son dynamisme) et une contrainte (par le coût qu’elle représente pour les États: éducation, santé, logement…).

– La croissance urbaine est encore plus rapide que la croissance démographique. Le nombre de citadins est passé de 32 millions en 1950 à 415 millions aujourd’hui. Cette croissance profite aux principales agglomérations mais aujourd’hui aussi aux villes moyennes et petites. La transition urbaine (lorsque la population urbaine dépasse 50% de la population totale) devrait être achevée vers 2030.

– Certaines agglomérations peuvent être qualifiées de mégapoles comme Le Caire (17 millions d’habitants), Kinshasa (10 millions) ou encore Lagos (la capitale économique du Nigeria, qui compte aujourd’hui 15 millions d’habitants, n’en avait que 50 000 en 1950!). Cette très forte croissance urbaine se traduit surtout par l’étalement urbain et l’importance des bidonvilles qui regroupent près de 60% de la population urbaine du continent. En République Centrafricaine, au Soudan ou au Tchad, c’est près de 90% de la population urbaine qui vit dans un bidonville.

C°) Des défis à relever

  • Nourrir la population

L’insécurité alimentaire concerne encore tous les pays d’Afrique (situation des personnes qui n’ont pas un accès sûr à des denrées alimentaires en quantité suffisante pour garantir une croissance et un développement normal). Celle-ci se traduit par de la malnutrition (qui touche environ 230 millions de personnes, notamment en Afrique subsaharienne), des émeutes de la faim encore récurrentes (comme ce fut le cas en 2008 en Égypte, en Mauritanie ou au Sénégal à la suite de l’augmentation des cours des produits agricoles de base sur les marchés mondiaux et donc des prix à la consommation) ou encore des épisodes de crises alimentaires, notamment dans les régions en guerre.

Cette insécurité, paradoxale dans des pays à l’économie encore largement agricole, résulte de différents facteurs :
L’insuffisance de la production et des rendements agricoles. Les cultures destinées à l’exportation (cacao, haricot vert…) remplacent souvent les cultures vivrières destinées au marché national/local, au détriment de la population.
La dépendance vis à vis de l’extérieur. Tous les États africains doivent importer des biens alimentaires (blé, lait, viande) pour nourrir leur population. Ainsi, lorsque les prix augmentent (ces prix sont fixés en bourse – comme dans celle de Chicago – et varient donc en fonction de l’offre et de la demande), une partie de la population n’a plus les moyens de s’acheter à manger.
=> Les États africains se doivent donc d’assurer la satisfaction des besoins alimentaires des populations, en augmentant les productions nationales et en améliorant l’accès aux denrées agricoles.

  • Sortir de l’économie de rente

Le deuxième défi consiste à sortir de l’économie de rente pour promouvoir le développement d’infrastructures – transports, accès aux services, etc. – et encourager les initiatives de développement locales. Les gouvernements doivent pour cela tenir compte de spécificités africaines, telles qu’une activité plus tournée vers les échanges que vers la
production. En cela, l’approfondissement de l’intégration régionale est une nécessité,
les organisations régionales existantes n’étant pas pour l’heure suffisamment efficaces.

  • Défi du développement durable.

L’exploitation des ressources naturelles de l’Afrique entraîne des problèmes environnementaux importants. Pollution des eaux dans le delta du Niger à cause des fuites d’hydrocarbures, déforestation massive due à l’exploitation des minerais, à l’agriculture productiviste et au landgrabing, dégradation des sols due à l’utilisation d’OGM, problème de la gestion des déchets dans des villes en pleine croissance anarchique, etc.
Pour l’heure, ces questions environnementales semblent mineures au regard des grands problèmes de l’Afrique. Mais elles se poseront avec de plus en plus d’acuité avec le développement rapide de la population, des métropoles et l’augmentation des besoins en termes de consommation.

II – Des dynamiques de croissance et de développement

A°) Un décollage récent

  • Une croissance économique

Depuis les années 2000, les pays africains connaissent une croissance de leur PIB relativement forte, de l’ordre de 2 à 6 % par an. Cette croissance est tirée par un petit groupe de pays, les  » lions africains « , que les investisseurs considèrent comme émergents : il s’agit de l’Afrique du Sud, du Nigéria, de l’Angola et, au nord, du Maroc, de l’Algérie et de l’Égypte. Ces États représentent à eux seuls 60 % du PIB africain

Cette croissance est cependant fragile et vulnérable aux aléas politiques. D’autres pays du continent connaissent également une croissance soutenue, mais celle-ci n’entraîne pas forcément un processus de développement, dans la mesure où la croissance ne bénéficie qu’à une frange restreinte de la population et n’alimente pas la mise en place d’infrastructures permettant une réelle émergence de ces pays. Ainsi, les PMA d’Afrique subsaharienne ont connu ces dernières années des taux de croissance parfois supérieurs à 5 % par an, mais celle-ci est concentrée dans un petit groupe de pays et résulte de l’exploitation des richesses locales par des groupes étrangers. Il s’agit donc d’une « croissance sans développement« .

  • Le développement des villes représente une autre manifestation du modeste décollage de l’Afrique.

Outre les infrastructures et les équipements qui sont mis en place dans les
grandes villes, le niveau de vie des citadins est supérieur à celui des ruraux et une classe de consommateurs est en train d’émerger. Le développement rapide de la téléphonie mobile et, dans une moindre mesure, de l’Internet, en sont les manifestations les plus remarquables. 90 % des espaces urbains sont couverts par les réseaux de téléphonie mobile – contre moins de 40 % dans les espaces ruraux – et les villes africaines sont à présent considérées comme un marché potentiel important de consommateurs par les grandes firmes transnationales.

  • Les progrès sont réels dans la lutte contre la malnutrition et la mortalité infantile, la vaccination, l’accès à l’eau potable, l’éducation, etc.

Mais ils sont très lents et sont concentrés sur quelques noyaux bénéficiant de la proximité d’activités rentables. Ils sont surtout insuffisants au regard de l’explosion démographique que connaît le continent africain.

Certains prédisent pour l’Afrique un décollage économique comparable à celui de l’Asie à partir des années 1980, mais le relais entre l’économie de rente et l’industrialisation tarde, et les progrès du bien-être des masses africaines est loin d’être assuré sur le court et le moyen termes. Là encore, les progrès en matière de développement et l’augmentation des investissement s’effectuent dans un contexte de profonde mutation démographique que la plupart des gouvernements africains ne parviennent pas à gérer.

B°) Un continent inséré dans la mondialisation

A priori, l’Afrique est en marge de la mondialisation. Le continent ne produit que 1 %
des richesses mondiales et ne compte que pour 3 % des importations et des exportations à l’échelle planétaire. Il faut ajouter que 80 % des exportations sont constituées de matières premières et dans la plupart des États africains, celles-ci sont limitées à deux ou trois produits.

En réalité, les États africains sont réellement intégrés à la mondialisation par plusieurs facteurs :

  • L’exportation de matières premières (80 % des exportations africaines) Pétrole mais aussi cacao, sucre, café…
  • Les investissements étrangers (IDE) : mines, exploitation des hydrocarbures, services… ( Souvent lié au pays exportateurs mais qui constituent un potentiel pour l’Afrique)
  • L’émergence d’un marché intérieur grace à la métropolisation et essor de la classe moyenne – Black diamonds, jeunes urbains de la classe moyenne sont de plus en pus nombreux, connectés (environ 100 milllions de p sur le continent soit 10%)
  • La révolution numérique et surtout la téléphonie mobile
  • On peut évoquer également le développement d’activités touristiques dans certaines régions d’Afrique du Nord et même d’Afrique subsaharienne.
  • La « mondialisation sauvage », avec les trafics illégaux ou non régulés d’armes, de diamants, de drogue, de déchets toxiques et par la « mondialisation par le bas » liée au secteur informel. + les flux humains qui traversent le continent, entre les pays africains – 82 % des migrations -,entre l’Afrique centrale et l’Afrique du Sud, entre le sud et le nord du Sahara et entre l’Afrique et l’Europe s’accompagnent d’échanges d’informations, de biens, de transferts de capitaux, etc.
  • L’accélération des échanges transnationaux est une autre manifestation de l’influence de la mondialisation en Afrique. (Voir ci-dessous)

La régionalisation progresse dans plusieurs régions d’Afrique et les accords de coopération dynamisent les échanges.
Ainsi, 8 États d’Afrique de l’Ouest coopèrent au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UE-MOA) et utilisent une monnaie unique, le franc CFA. De même, trois espaces économiques existent à l’Est et au Sud : l’union de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et le Marché Commun de l’Afrique de l’Est et Australe (COMESA). Les dirigeants des États membres de ces alliances régionales ambitionnent de créer une vaste zone de libre échange, regroupant 26 pays africains mais ouverte à d’autres États en dehors du continent. Cette intégration prendra du temps dans la mesure où elle implique des efforts importants pour les pays concernés : libéralisation de leurs marchés, amélioration de la circulation commerciale et surveillance efficace des frontières.

C°) Un continent qui reste sous influence

L’intégration de l’Afrique dans la mondialisation a toujours été dirigée par des puissances extérieures. Dès le VIIe siècle, le trafic d’esclaves est organisé à travers le Sahara et vers l’océan Indien et les caravanes transportent de l’or, de l’ivoire, etc. à travers les routes commerciales débouchant sur le monde musulman.

Les Occidentaux développent des routes commerciales atlantiques à partir du XVe siècle et le « commerce triangulaire » se met en place entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique.

Au XIXe siècle, la colonisation partage l’ensemble du continent africain entre les métropoles européennes, la France et le Royaume-Uni au premier chef. L’exploitation économique de l’Afrique et les échanges qui en résultent sont organisés par les États
et les entreprises européennes. De même, après la décolonisation, la plupart des pays africains conservent des liens privilégiés avec leur ancienne métropole et les économies de rentes mises en place pendant la période coloniale sont toujours exploitées par des compagnies occidentales.

Les richesses de l’Afrique – pétrole, minerais et terres rares – sont aujourd’hui encore exploitées par des compagnies européennes, nord-américaines, mais également par les puissances émergentes, la Chine en particulier, suivie par l’Inde
Après la « Françafrique », le terme de « Chinafrique » s’est imposé et celui d’ « Indafrique » émerge. Plus récemment, d’autres États comme le Brésil, la Turquie et le Qatar se sont intéressés aux richesses du continent africain. Des compagnies étrangères toujours plus nombreuses sont donc en concurrence pour l’exploitation des ressources, ce qui entraîne des revenus importants pour les gouvernements des États africains.
De même, les terres cultivables africaines sont de plus en plus recherchées par des pays en déficit de terres, qui louent ou achètent des terres aux gouvernements des pays africains- c’est le land grabing.
Ainsi, la Chine a acheté récemment plusieurs milliers d’hectares de terres agricoles à Madagascar.

Mais L’Afrique se place juste derrière l’Asie dans les prévisions d’investissement, selon le FMI. Malgré la crise économique mondiale, les investisseurs étrangers, en particulier ceux des pays émergents, considèrent de plus en plus l’Afrique comme une opportunité. Toutefois, là encore, les prévisions d’investissement montrent une répartition très inégale entre les différents États. En 2011, l’analyse du cabinet Ernst and Young portant sur les perspectives de projets d’IDE en Afrique s’intitule : « It’s time for Africa ». Le continent est enfin convoité par les FTN occidentales ou des États émergents pour la masse de consommateurs potentiels qu’elle représente. Plus de 30 % de la population du continent appartient désormais à la classe moyenne, ce qui représente plus de 300 millions de personnes dans l’immédiat, mais plus du double à moyen terme

III – « Les Afriques » entre intégration et marginalisation dans la mondialisation

A°) L’Afrique du Sud un état intégré à la mondialisation

L’Afrique du Sud représente à elle seule 23 % du PIB africain.
Les économistes la classent dans la catégorie des pays émergents. C’est le seul pays africain réellement intégré à la mondialisation, dans la mesure où il héberge les
seules entreprises multinationales africaines. Johannesburg, la capitale économique, est une des seules métropole internationale d’Afrique et c’est la première place boursière du
continent. Les activités économiques sont diversifiées et le pays a connu une forte tertiarisation de son économie.
En tant que puissance, l’Afrique du Sud revendique une place permanente au Conseil de sécurité de l’ONU.
Aujourd’hui fait partie des BRICS même si remis en cause : les produits bruts représentent encore 40 % des exportations du pays, le taux de chômage est important et, surtout, le pays est traversé par de très fortes inégalités socio-spatiales.
=> Société sud-africaine ravagée par le SIDA (17,8% des 15-49 ans sont séropositifs)
=> Violence très présente (quartiers pauvres : ségrégation socio-spatiales à Johannesburg)
=> Problème foncier (les grandes exploitations appartiennent aux blancs et pour l’instant il n’y a pas de retour des terres spoliées aux noirs pour des raisons pratique d’une part – le temps qui s’est écoulé rend difficile l’établissement de la propriété + exemple du Zimbabwe

B°) Des Etats en développement incomplet

L’Égypte et les États du Maghreb peuvent également être considérées comme des puissances régionales. Leur IDH est plus élevé que la moyenne du continent africain et
leurs économies sont plus diversifiées que celles des pays d’Afrique subsaharienne.
Leurs littoraux sont ouverts au commerce mondial et ces pays ont développé des infra-
structures portuaires et /ou touristiques. À l’échelle de l’Afrique, ils peuvent donc
être considérés comme des  » pays riches « . Toutefois, ils ont eux aussi conservé des traits
du mal-développement : déséquilibre des structures économiques, manque d’infrastructures, fortes inégalités socio-spatiales, etc.
Enfin, les incertitudes politiques liées au « printemps arabe  » rend leur situation incertaine et pèse sur certaines activités vitales, comme le tourisme en Tunisie ou en Égypte.

En Afrique occidentale, le Nigéria s’est affirmé comme seule puissance régionale, au détriment de la Côte d’Ivoire qui revendiquait le leadership de la région.
Première économie d’Afrique de l’Ouest et du Centre, le pays dispose de grandes entreprises et de banques, grâce à la manne pétrolière notamment.
Troisième producteur de films au monde ( » Nollywood « ) et sa diaspora est bien implantée dans le continent africain. Le pays exerce une influence diplomatique et politique sur toute la région et il aspire à devenir une puissance émergente.
=> Nigeria ne vit pratiquement que des exploitations de pétrole.
=> 170 millions d’habitant et natalité très importante, IDH : 0,448, 142e rang mondial.
=> Présence de Boko Haram sur le territoire nigerian.

Un seul pays, le Botswana, a pu sortir de la liste des PMA africains en 1994. Cet État démocratique, dont la richesse se fonde sur le pétrole, les diamants et quelques
minerais, a su gérer cette rente et développer d’autres secteurs, comme le tourisme. Alors qu’il était l’un des pays les plus pauvres au monde, le Botswana est devenu un
État à revenus moyens, avec un PIB par habitant de 16 800 dollars par an (75e rang
mondial en 2012) et un IDH supérieur à 0,6 (0,4 en 1980). À titre d’anecdote, c’est le
second pays africain après l’Afrique du Sud a être répertorié en 2012 sur Google Street
View. Certes, le pays comprend encore 30 % de pauvres et l’épidémie de sida y fait des
ravages. Mais le Botswana représente néanmoins un modèle de réussite qui pourrait
inspirer d’autres PMA d’Afrique.

C°) Les PMA en grand retard de développement

Sur les 50 pays les plus pauvres de la planète, 33 sont des PMA d’Afrique subsaharienne.

Leur croissance moyenne ces dernières années, située autour de 5 % par an, a surtout été alimentée par les exportations de pétrole et de minerais et a bénéficié à quelques pays comme l’Angola, le Tchad ou la Guinée. Ces bénéfices n’ont pas été
réinvestis dans les infrastructures, le niveau de développement n’a pas augmenté et la
manne n’a profité qu’à un petit segment de la population. La majorité des habitants, qui
survivent grâce à l’agriculture, n’a tiré aucun bénéfice de cette rente.

Et dans les États qui n’en bénéficient pas, le sous-développement s’aggrave et les investissements diminuent.  » Plus du tiers des habitants de ces États vit avec moins de un dollar par jour. Ils étaient 44 % il y a dix ans. Mais derrière ce progrès apparent,
la pauvreté augmente en chiffres bruts, puisque plus de 200 millions d’habitants de ces pays vivent sous le seuil de pauvreté absolu et que ce nombre devrait augmenter dans les prochaines années du fait de la forte natalité.

À ce jour, aucun programme d’aide international n’est parvenu à inverser cette tendance et on voit mal comment ces pays pourraient progresser alors qu’ils ne parviennent pas à gérer l’augmentation de leur population.

Refaire le croquis ci-dessous (l’imprimer ne servira à rien, pour retenir il faut faire !!!!) et compléter la légende

Croquis bac Afrique