2G4 – Aménager la Ville

Depuis 2010, plus de 50% de la population mondiale vit en ville. Les aires urbaines de plus de 10 millions d’habitants sont passées de 2 en 1950 à 28 en 2014.
Les pays en développement rassemblent dorénavant la majorité des villes du monde, avec des taux de croissance bien supérieurs (4 à 5% en Asie et Afrique) à ceux de l’Europe (1%)
Le phénomène d’étalement urbain est une des principales dynamiques urbaines que l’on observe sur l’ensemble de la planète. La croissance des villes a aussi pour conséquence une multiplication des déplacements.
Ces dynamiques urbaines accentuent les inégalités sociales au sein des villes et ont des conséquences environnementales négatives.
Problématique : Quelles perspectives s’ouvrent pour la ville de demain, entre rééquilibrage des transports, développement des infrastructures et aménagements durables ?

I – Etude de cas, Londres : Comment aménager durablement une ville très fortement insérée dans la mondialisation?

Londres est une «Ville mondiale». Avec New York, Tokyo et dans une moindre mesure Paris, les villes mondiales ou « globales » fonctionnent en réseau pour encadrer l’économie-monde

La mégapole britannique est une «Région-Métropole» polycentrique (nombreuses «villes » dans la ville), produit de l’explosion démographique qu’a connu la capitale britannique dans la seconde moitié du XXème siècle (20 millions d’habitants aujourd’hui).
Les nombreuses activités tertiaires sont concentrées dans l’hypercentre londonien , la City et son extension vers les Docklands à Canary Wharf qui polarisent fortement les emplois au détriment de l’habitat  : seules 275 000 personnes y résident alors que 1,2 million de travailleurs y convergent tous les matins.

L’attraction de Londres au XXème siècle a eu comme conséquences un très fort étalement urbain peu maitrisé. Les déplacements domicile-travail sont donc intenses de la périphérie vers Londres (durée moyenne de 53 min) et posent un réel problème de transport et de maitrise de la pollution que les différentes politiques mises en place ne parviennent pas à endiguer.

Depuis une vingtaine d’années, les choix d’aménagements du Centre de Londres provoquent une densification de cet espace : aménagement de la City, London Bridge sur la rive droite, Thames Gateway… On assiste donc à un retour de la «ville compacte» qui prend en compte l’environnement (éco quartiers, aménagement de transports doux…).
Cependant la création d’écoquartiers sans que la dimension sociale ne soit prise en compte conduit à un phénomène de gentrification (embourgeoisement des quartiers populaires) et à une éviction des plus pauvres vers les périphéries.

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Vocabulaire à recopier pour mardi

Mégapole: ville de 10 millions de personnes selon ONU (approche démographique)

Métropole: en grec, ville-mère, ville qui concentre les fonctions de commandement et exerce une influence à plusieurs échelles

Mégalopole: ensemble urbain continu qui rassemble plusieurs villes et au moins une mégapole en son sein, qui fait souvent office de ville mondiale. On en compte plusieurs dans le monde (mégalopolis américaine ou BosWash, mégalopole japonaise ou nuage japonais, mégalopole européenne entre Londres et Milan, mégalopoles chinoises autour de Beijing, Shanghai et Guangzhou…)

Ville mondiale ou globale : Ville exerçant une influence à l’échelle mondiale à tous les niveaux, en réseau avec les autres villes du même niveau, et qui exerce des fonctions de commandement essentielles dans la mondialisation des échanges

I I – Etude de cas, Mumbai : Comment aménager une ville en pleine croissance dans un pays émergent ?

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III. Villes et développement durable

A°) Une croissance urbaine forte, en particulier dans les pays en développement

Depuis 2008, la moitié des habitants de la planète vivent en ville.
La ville de Tokyo est la plus peuplée avec un peu plus de 36,6 millions d’habitants. Ce sont les plus grandes villes, les métropoles, qui croissent le plus vite.
Le taux d’urbanisation des pays développés (plus de 75 %) est très supérieur à celui des pays pauvres (environ 40 %). Cependant, le taux d’urbanisation des PED augmente : sur les 21 villes les plus peuplées du monde, 15 sont des villes du « Sud ».
Les grandes métropoles des pays émergents et des pays en développement s’étendent rapidement : leur population augmente en raison de l’exode rural (migrations des campagnes vers les villes), mais surtout de sa natalité propre.

Avec la croissance urbaine (l’augmentation de la population des villes), les villes se sont étalées vers leurs périphéries, de plus en plus loin des centres-villes.
Dans les années 1950, ce sont surtout les banlieues proches qui ont vu leur population augmenter. Les zones pavillonnaires se multiplient aux portes des villes.
Les villes des pays pauvres connaissent la même évolution. Mais on trouve dans leurs banlieues des bidonvilles et des zones d’habitat précaire alimentés par l’exode rural.
Depuis les trente dernières années, l’étalement urbain a gagné les espaces ruraux proches des villes des pays développés : on parle de périurbanisation.
Ce phénomène est moins marqué dans les villes des pays pauvres où l’exode rural reste fort et où on préfère quitter la campagne plutôt que d’y revenir.

B°) Les enjeux des transports urbains

L’extension spatiale des villes accentue la mobilité des habitants.
Les urbains font des déplacements pendulaires journaliers entre leurs lieux de résidence (banlieues-dortoirs) et leurs lieux de travail (centres-villes ou autres banlieues).
Avec la périurbanisation, les durées de déplacement ont régulièrement augmenté. Le nombre important de personnes qui doivent utiliser les réseaux de communication à heures fixes provoque des embouteillages et une congestion de la circulation. (Londres)
Cette situation est particulièrement critique dans les grandes métropoles des pays pauvres qui ont souvent des infrastructures de communication inadaptées et en mauvais état (Mumbai)

Le développement les réseaux et les moyens de communication
Des mesures voient le jour un peu partout pour limiter la circulation urbaine, mais les villes européennes sont pionnières dans le développement de transports durables (Tramway, circulation fluviale, vélo..)

C°) Aménager des villes durables

Outre l’aspect environnemental, la ville est le lieu de nombreuses problématiques sociales.
La fracture urbaine est de plus en plus nette entre quartiers riches et quartiers défavorisés. Ainsi dans les centres-villes, les logements sont de plus en plus chers et les classes moyennes partent peu à peu vers les banlieues.
D’anciens quartiers populaires « s’embourgeoisent » (gentrification). Docks londonien, vieille ville commerçante à Mumbai… Les quartiers pauvres disparaissent des centres-villes qui gardent tout de même une population précaire dispersée.
Les problèmes sont délocalisés vers les banlieues qui comprennent des quartiers résidentiels mais aussi des zones d’habitat plus défavorisé.

Nécessité de répondre aux besoins de manière durable.
des besoins en terme de ressources (favoriser l’utilisation des énergies renouvelables, améliorer la gestion de l’eau, créer des espaces boisés et des espaces verts) ;
des besoins en terme de services (traitements durables des eaux et des déchets ménagers et industriels, sécurité des populations…) ; mettre en place des structures d’accueil répondant aux normes écologiques (logements et bâtiments publics à haute qualité environnementale, maisons à énergie passive, écoquartiers développés selon les trois piliers du développement durable, équipements de loisirs et de culture…).

Administrer les espaces urbains et faire des choix : un objectif difficile à atteindre
La volonté politique est essentielle pour faire aboutir les projets de développement durable en ville. Cependant, même si les pouvoirs publics prennent réellement conscience de tous les enjeux, ils hésitent souvent à se lancer dans de très vastes opérations d’aménagements à l’échelle des agglomérations.
Or, on ne peut pas développer de villes durables sans aller vers une gestion concertée des espaces urbains réunissant tous les acteurs de la vie urbaine et sans une vision globale des problèmes qu’il faudrait prendre en compte conjointement (problèmes sociaux, économiques, environnementaux).