4H1 – Bourgeoisies, grand commerce et esclavage au XVIIIe siècle

Au XVIIIe siècle, l’Europe domine le monde, elle affirme sa puissance par la possession d’immenses domaines coloniaux et par le contrôle des grands courants d’échanges. Le grand commerce, la traite négrière et l’économie de plantation enrichissent les ports de la façade atlantique et leurs bourgeoisie.

Problématique : Comment les Européens ont-ils développé un système économique fondé sur le commerce des produits de leurs colonies et de la traite négrière?

I – Bordeaux, un grand port de commerce

A ) Le port de Bordeaux peint par J. Vernet, un témoignage de la puissance de la ville au XVIIIème s.

Fiche élève n°1, travail à deux : 4h1-fiche-eleve-1
1) Voir fiche (de gauche à droite) : 1 / 2 / 4 / 6 / 3 / 5

2) Le tableau intitulé « Première vue du port de Bordeaux » peint par Jacques Vernet en 1758 est une huile sur toile de grande dimension : 2,63×1,65. Cette œuvre est une commande du roi Louis XV est appartient au genre dit des « Marines »

3) Au premier plan on aperçoit l’activité du port avec les bateaux fluviaux, les marchands et leurs marchandises, les promeneurs.
Au second plan la Garonne et la place royale sont mises en valeur par un jeu de lumière pour souligner leur importance.

4) Alors que la France est en guerre contre l’Angleterre pour la possessions de terres dans le nouveau monde, Louis XV commande à Vernet cette toile ainsi que de nombreuses autres représentant toutes l’enrichissement des ports de France grâce au commerce avec les colonies.

5) Ce type de tableau se nomme une Marine, il met en scène un paysage où l’eau prédomine. Ici, la Garonne occupe un grand pratiquement tout le premier tiers du tableau. Le fleuve qui représente l’accès direct à la mer et donc au nouveau monde se confond presque avec le ciel. L’artiste met en valeur par la lumière ce fleuve qui représente pour Bordeaux la source d’un enrichissement considérable.
L’artiste montre que Bordeaux est un port important en soulignant l’activité du port (premier plan). Il montre l’enrichissement de Bordeaux par les habitations à gauche du tableau et la place royale qui semblent teintées d’or par la lumière.

-> Questions au tableau

1°) Quand et grâce à quel type de commerce Bordeaux s’enrichit-elle ?
2°) Où se situe Bordeaux ?
3°) Quel est l’avantage de la situation de Bordeaux ?

Bordeaux se lance dans le commerce colonial au XVIIIème siècle et s’enrichit très rapidement. Bordeaux se situe dans l’estuaire de La Garonne. Cette situation lui permet d’avoir un accès protégé à la mer mais surtout la Garonne permet de faire le lien entre l’arrière-pays bordelais, l’Europe et le monde colonial. Bordeaux va ainsi vendre les produits issus de son arrière pays (vin, prune etc.) aux Antilles et rapporter des îles des produits coloniaux qu’elle va vendre en France et dans le reste de l’Europe.

B) Des marchands qui s’enrichissent du commerce avec les Antilles.

-> Etude de doc au tableau

1°) Que fait François Bonnaffé?
2°) Quel type de commerce pratique-t-il? (précisément)
3°) Comment ce commerce enrichit-il la ville?

Les marchands de Bordeaux tels que François Bonnaffé arment des navires de commerce qui font le voyage à travers l’Atlantique vers les colonies d’Amérique. Les voyages sont longs (1 an) et dangereux, à la merci des corsaires des Caraïbes. En Amérique, les marchands de Bordeaux échangent des produits manufacturés et des vins contre des produits tropicaux (sucre, café, tabac des îles ou fourrures du Canada) qui sont revendus très cher dans toute l’Europe.

Ce commerce colonial enrichit Bordeaux qui s’agrandit et s’embellit avec des constructions publiques nouvelles : façades néo-classiques des quais, place royale (aujourd’hui place de la Bourse), grand Théâtre… Les bourgeois enrichis se font construire des hôtels particuliers.

Colonies : territoire d’outre-mer conquis et administré par un pays étranger (la métropole)

II – Les empires coloniaux et les grands courants d’échanges

A ) Le commerce triangulaire et l’enrichissement de l’Europe

Fiche élève n°2

1°) voir carte

2°) Les produits manufacturés sont des produits fabriqués par l’industrie

3°) La puissance maritime britannique possède des colonies en Amérique du nord (Canada et treize colonies), en Afrique (Guinée) et des comptoirs en Inde (madras, Bombay…)

La France quant à elle possède aussi une partie du Canada et des comptoirs en Inde (Goa, Pondichéry…) mais surtout des iles des Antilles (Guadeloupe, Martinique) et des colonies en Afrique (Sénégal)

4°) Les possessions des métropoles s’appellent des colonies. Ces colonies enrichissent les Européens qui en exploitent les ressources et vendent en Europe des produits tropicaux à des prix très élevés.

5°) Trace écrite :

Au début du XVIIIème siècle, la France, le Royaume-Uni, les Provinces-unies, le Portugal et l’Espagne possèdent de grands empires coloniaux. En plus des colonies, les Etats européens possèdent des ports de commerce appelés comptoirs. Les possessions européennes se trouvent en Amérique, en Asie du sud et sur le littoral africain.

L’Europe domine le commerce mondial notamment grâce aux compagnies commerciales qui pratiquent le commerce avec les Indes ou les Amériques.

Comptoir : établissement commercial situé dans les possessions outre-mer

Compagnie commerciale : société qui pratique des échanges marchands avec les colonies

B) – Le commerce triangulaire

Le commerce triangulaire débute par les échanges entre l’Europe et les Antilles. Il passe ensuite par l’Afrique lorsque les européens vont chercher des esclaves en tant que main d’oeuvre pour les plantations.

III – L’organisation de la traite atlantique au XVIIIème siècle

A ) Les traites négrières, un phénomène ancien ?

La traite négrière est un phénomène ancien en Afrique et dans le monde musulman. On parle alors de traite orientale. A partir du XVIème siècle, les européens mettent en place la traite atlantique entre l’Afrique et les Amériques. L’activité négrière et le commerce triangulaire enrichissent de nombreuses personnes au XVIIIème siècle.

6 millions d’esclaves noirs seront déportés par les européens au XVIIIème siècle.

Définitions :

Esclave : personne non libre appartenant à un maitre

Traite : Commerce d’esclave

B) La capture et le trajet des esclaves

5°) Equiano est capturé en Afrique loin des côtes par des chasseurs d’esclaves africains. Il est emmené d’abord sur la côte à bord d’un navire négrier. Le trajet est long et pénible, à cause de l’entassement et du manque d’hygiène. Certains africains préfèrent se jeter à la mer.

Arrivé en Amérique, Equiano est vendu avec les autres esclaves. Considérés comme des animaux ils sont vendus à un maître pour travailler dans les plantations ou comme domestique.

Un des maitres d’Equiano, M. King l’emmène en Angleterre, le renomme Gustave Vasa et l’affranchit (il le rend libre) le 10 juillet 1766. Equiano s’installe alors comme barbier à Londres d’où il écrit ses mémoires.

6°) Les mémoires d’Equiano sont un témoignage très important pour la compréhension de la vie des esclaves au XVIIIème siècle. Les esclaves étaient généralement illettrés, un témoignage écrit est donc très précieux, il permet de comprendre comment les esclaves ont vécu cette période. Cependant l’historien, face à ce type de témoignage doit se montrer prudent est vérifier son authenticité : le travail de l’historien consiste donc à vérifier et confronter les sources.

C°) Conditions de vie et châtiments

Les esclaves noirs sont employés aux plantations (coton, tabac, sucre) et aux travaux difficiles.

Les femmes et les enfants travaillent aussi aux champs ou sont employés comme domestique.

Exploités dans des plantations dirigées par des colons européens, les esclaves noirs composent 80 % de la population des Antilles. Pour mieux les contrôler, ils sont soumis à une discipline stricte et cruelle. Le statut des esclaves est régi, en France, par une série de lois connue sous le nom de Code noir.

Conclusion : Les traitements inhumains subis par la population noire donnent lieu à des révoltes d’esclaves et des contestations de philosophes des lumières. L’esclavage sera aboli définitivement en France en 1848.

Evaluation le jeudi 17 novembre 2016