TG3- Les territoires dans la mondialisation

La mondialisation est un processus d’intégration croissante des différentes parties du monde sous l’effet de l’accélération des échanges. Ce processus permet ainsi la mise en relation des territoires à différentes échelles, mais aussi leur sélection et leur hiérarchisation. La mondialisation fait ainsi émerger des villes mondiales, véritables centres d’impulsion et d’organisation du monde, reliées entre elles par des flux multiples et concentrés. Elle organise les territoires entre pôles anciens de puissances et économies émergentes de plus en plus intégrées à la mondialisation. Les espaces maritimes, enfin, constituent le lieu privilégié des échanges mondiaux et de la hiérarchisation des territoires. Les mers et océans sont cependant des espaces de tensions et de conflits. A chaque échelle d’analyse cependant la mondialisation relègue certains territoires au rang de périphéries dominées voire marginalisées. Elle fait donc naitre de nombreuses inégalités socio-spatiales.

En quoi la mondialisation est-elle un facteur de recomposition et de hiérarchisation des territoires?

I – Les villes mondiales au coeur de l’archipel mégalopolitain mondial


En 1996 le géographe Olivier Dollfus introduit ainsi la notion d’archipel mégalopolitain mondial :

« L’archipel mégalopolitain mondial (AMM), formé d’un ensemble de villes qui contribuent à la direction du monde, est (…) l’un des symboles les plus forts de la globalisation liée à la concentration des activités d’innovation et de commandement. (…) L’AMM marque l’articulation entre villes appartenant à une même région et entre grands pôles mondiaux. D’où cette émergence de grappes de villes mondiales […]. Les mégalopoles ont d’excellentes liaisons avec les autres « îles » de l’archipel mégalopolitain mondial et concentrent entre elles l’essentiel du trafic aérien et des flux de télécommunication (…). 90 % des opérations financières s’y décident et 80 % des connaissances scientifiques s’y élaborent. »
Olivier Dollfus, La mondialisation, Presses de Sciences Po, 1996

En quoi Shanghai est-elle un territoire au coeur de la mondialisation?

A°) Shanghai a un rôle moteur dans la mondialisation

1°) Un centre culturel ancien bénéficiant d’une forte attraction en terme démographique

=>Mégapole de 24 millions d’habitants en 2016
– Une ville au passé colonial important (= quartier historique)
– Expo universelle de Shanghai en 2010 => Influence mondiale (Soft power)

2°) Une ville au développement économique rapide

Industrie lourde sous Mao puis développement poussé depuis 1978 (réformes économiques de Deng Xiao Ping)
Une ancienne ville industrielle (mais industrie polluante – acier – tend à être reléguée dans arrière pays au profit de technologies de pointe)
Une ville tournée vers le commerce mondial  : ports de marchandise et développement des Zones économiques spéciales (ZES)
Développement d’un pôle de Technologie de pointe dans la ZES

Un secteur tertiaire moteur
– Secteur des services représente plus de 57% du PIB de la ville en 2015 (145 milliards de $).
– Première destination des IDE – Environ 500 sièges sociaux de FTN
– Secteur financier / bancaire
– Le PIB de la ville se monte ainsi à plus de 2000 milliards de Yuan (soit le PIB de la Thaïlande – 67 millions d’hab)

3°) Des aménagements permettant à Shanghai d’accéder au statut de ville mondiale

– Aménagement de Yangshan – premier port entièrement automatisé pour le déchargement des conteneurs. Entre 1ère et 2ème place avec Ningbo
– Aménagement immobilier  : secteur porteur, plus de 500 grattes-ciels construits à Shanghai pour Bureaux – Un pôle financier et de services symbolisé par la construction du quartier d’affaire international de Pudong
– Aménagements touristiques. Ouverture de Disneyland en 2016
B°) Shanghai a une influence locale et régionale

1°) Un pôle attractif au niveau local et régional

=> Shanghai choisie comme «  moteur  » de la Chine en 1992
=> Shanghai attire de nombreux migrants chinois (mingongs) : environ 39% de la population de Shanghai.

=> Niveau de vie de Shanghai est bien plus élevé que dans le reste de la Chine. – Le PIB par habitant de 90 000 yuans en 2011 est plus de deux fois plus élevé que le PIB/hab moyen chinois (= PIB / hab de la Russie).
De même l’espérance de vie située à 83 ans en moyenne est l’une des plus élevée au monde.

La ville attire enfin des expatriés venus travailler dans les grandes FTN.

2°) Des aménagements permettant de répondre aux ambitions de la ville.

– Shanghai s’est étendu de manière verticale aussi bien qu’horizontale. La ville empiète de plus en plus sur les campagnes alentours et forme une des plus grandes mégapoles du monde.

– Shanghai aménage son foreland (espace maritime) mais la ville bénéficie aussi d’aménagements lui permettant de mieux relier son hinterland (arrière pays situé en amont du fleuve)

– Barrage des trois gorges permet -> Dvlpt de l’arrière pays (fourniture Shanghai) et lien avec l’arrière pays pour vendre marchandises.

C°) Shanghai est le lieu d’inégalités socio-spatiales

1°) Une population exclue et exploitée : les mingongs

Mingongs : Travailleurs pauvres venus des provinces chinoises et travaillant comme ouvrier dans les usines, dans le BTP pour les hommes ou comme personnel de service pour les femmes.
=> Travail dans les entreprises et chez les particuliers

Système du HUKOU : certificat d’état civil et autorisation de résidence. Très difficile à obtenir, c’est lui qui permet  d’avoir accès aux services sociaux, à l’école gratuite etc.

=> On évalue à 60 millions le nombre d’enfants abandonnés dans les campagnes, livrés à eux mêmes car les parents sont partis chercher du travail en ville.

2°) Une ségrégation socio-spatiale

Gentrification de l’hyper centre (politique de destruction totale pour reconstruire). Ancien quartiers traditionnels (mixtes) disparaissent au profit de villes nouvelles accueillant ceux qui ne peuvent loger dans le centre => Classe moyenne / voir populaire
-> Les plus pauvres logent près des pôles industriels (mingongs)

3°) Une pollution qui touche tout le monde mais surtout les plus pauvres

=> préoccupation de santé publique en Chine. Importance du phénomène (commerce de purificateurs d’air, masques etc mais aussi celui du médicament + recherche contre le cancer).
Le gouvernement tente de prendre des mesures (circulation alternée, éco quartiers) mais avec peu de succès jusqu’à maintenant

croquis-shanghai-ville-mondiale

II – Des territoires inégalement intégrés à la mondialisation


De plus en plus d’Etats intègrent le processus de mondialisation mais cette intégration se fait de manière désynchronisée et hiérarchisée, d’où une fragmentation de l’espace mondial.

A°) Des centres de puissances majeures
1°)  A l’échelle mondiale, les aires de puissances

Trois grandes aires continentales  (Triade et au-delà) : l’Amérique du Nord, l’Europe occidentale et l’Asie orientale organisées autour de métropoles puissantes, et d’espaces productifs majeurs.

=> L’Asie Orientale polycentrique  Japon, Corée, Singapour, Taiwan et Hong-Kong d’un coté et de l’autre une puissance économique mondiale qui connait pourtant les fragilités sociales d’un pays émergent : la Chine.

De même, les grands ensembles régionaux tels que l’Union Européenne, s’ils renforcent le poids économiques des aires de puissance, cachent aussi des disparités fortes entre des pays très intégrés à la mondialisation (les centres) et des périphéries dominées.

Ces aires de puissances ont en commun :
– leur poids économique (capitalisation boursière,  IDE, importance de la production et de l’exportation de biens et de services)
– leur rôle de centre d’impulsion de l’économie mondiale (sièges sociaux de FTN, connections au monde, façade maritimes et hinterland, rayonnement culturel : soft power)
– leur importance démographique et politique (ensemble de la population de l’aire continentale, poids militaire, rôle à l’ONU, influence diplomatique : hard power).

   2°) A plus grande échelle, les villes mondiales

Au sein de ces aires de puissances, les villes mondiales (Londres, New York, Tokyo, Paris,   Singapour, Shanghai…) sont à la fois le coeur et les moteurs de la mondialisation.

→ Le coeur :  majorité des sièges des FTN, activité tertiaire et de hautes technologie, => mégalopoles dans des mégapoles qui dominent la production et les échanges.

→ Les moteurs. Espace mondial utilise de nombreux lieux pour les chaines de production et pour l’exportation, mais =>  la centralisation de ces opérations s’effectue dans quelques villes localisées dans différentes régions du monde.
Cette centralisation entraîne un renforcement de l’effet réseau entre ces villes. C’est l’Archipel mégalopolitain Mondial de Olivier Dolffus.

B°) L’espace mondial multipolaire : des périphéries plus ou moins intégrées

            1°) A petite échelle, un monde multipolaire :

Les pays dits émergents, (BRICS et autres) de nouveaux centres?

→ Puissance économique proche des pays dits développés
→ Puissance militaire, diplomatique et zone d’influence culturelle qui va au-delà de l’aire régionale.
→  Intégrés à la Nouvelle DIT. : Premiers exportateurs de produits manufacturés et de service (Chine, Inde -> Voir carte mondialisation en fonctionnement).
→ Croissance économique forte (dépassant les 8 % par an en tous cas jusqu’à très récemment) et par un IDH moyen à bon en croissance permanente, supérieur à 0,70.
MAIS  inégalités socio-spatiales fortes.

Les pays exportateurs de matières premières, des périphéries dépendantes ?

→ Intégration du circuit économique mondial que par l’exportation de ressources vers les pays industrialisés.
→ Fournisseurs de matières premières énergétiques (Pays du Golfe, Vénézuela, Gabon) ou produits agricoles (Kenya, Côte d’Ivoire)

=> Investissements des pays émergents dans les secteurs liés à l’exportation (capitaux chinois en Afrique pour les matières premières notamment).
=> Certains de ces pays (notamment pays du Golfe) cherchent à investir dans le monde par l’intermédiaire des fonds souverains. Il s’agit pour eux de diversifier leur économie.

        2°) A l’échelle régionale, des espaces productifs à forte spécialisation.

Au sein des pays émergents, fortes disparités régionales  liées à l’activité économique:
– Concentration des activités près de l’espace maritime :  Est / Ouest chinois
– Espaces portuaires, nœuds d’échange de marchandises équipés de puissantes ZIP (Shanghai, Singapour, Hong Kong, Long Beach, Rotterdam)
– Territoires d’innovation (Bangalore…)
– Interfaces frontalières travaillant pour la sous-traitance ou zones franches (maquiladoras de la frontière entre les États-Unis et le Mexique)
– Espaces touristiques à forte clientèle internationale (Varadero, Cuba; Cancun, Mexique etc…)

C°) Des territoires en marge de la mondialisation à toutes les échelles

            1°) A petite échelle, des Etats en marge des grands flux mondiaux

Le nombre de personnes dans le monde vivant sous le seuil d’extrême pauvreté (1,90 dollar par jour et par personne) a diminué et représente aujourd’hui 10% de la population (calcul en PPA).

Mais d’une part l’écart entre les plus riches et les plus pauvres ne cesse d’augmenter : En 2016, les 1% les plus riches de la population mondiale posséderont plus de patrimoine que les 99% restants.

D’autre part la pauvreté est concentrée dans certaines régions du monde (Afrique subsaharienne et Asie du sud) : ce sont majoritairement les PMA

Les Pays les Moins Avancés:

En 1971, l’ONU a défini la catégorie des PMA en se basant sur les critères de RNB, d’IDH et de vulnérabilité (instabilité politique) : 25 pays étaient recensés comme PMA. En 2013, l’ONU en comptabilise 49. Le nombre de ces pays en marge de la mondialisation a doublé en 40 ans.

Ces 49 pays représentent moins de 1 % du PIB mondial et moins de 1 % des échanges commerciaux. Ils forment les « angles- morts » de la mondialisation.

Parmi ces PMA, 34 sont situés en Afrique subsaharienne (ex : Érythrée, République démocratique du Congo, Mali, Madagascar, Ethiopie, Somalie), 9 en Asie (Népal, Myanmar, Bouthan, Cambodge), 5 dans le Pacifique (Samoa, Vanuatu) et 1 aux Antilles (Haïti).

Les facteurs de marginalisation
=> Facteurs géographiques (insularité, éloignement, enclavement, cyclones… : Haïti, Bolivie, Archipels pacifique… ) et historiques (colonisation : Afrique, Cambodge…) insuffisants à expliquer la situation.
=> Facteurs structurels : lenteur de la transition démographique, exclusion des femmes de l’éducation, faible niveau d’éducation, absence d’infrastructure économique et démocratique, défaillance en terme de santé
=> Facteurs politiques : corruption, faiblesse des Etats, pillage des ressources, guerres…
=> Facteurs conjoncturels : épidémie, problème climat

Perspectives de développement
Avec une faible attractivité, les PMA sont exclus de la mondialisation. Les IDE sont dissuadés par le manque d’infrastructures, une main d’œuvre trop peu qualifiée et surtout l’instabilité politique.
Pour autant les perspectives ne sont pas si sombre (voir chapitre Afrique). On retiendra que les PMA connaissent une croissance forte et que tout l’enjeu et de transformer cette croissance rapide en investissement court et long terme pour réduire la pauvreté, augmenter le taux d’éducation et investir dans les infrastructure. Certaines puissances économiques « émergentes » investissent dans les PMA notamment pour palier certains déficit en matière première (Chine) ou pour développer de nouveaux marché (Inde)

2°) A l’échelle régionale, des espaces délaissés

=> Région hors développement dans les pays émergents (nord est de l’Inde, ouest de la Chine, Amazonie brésilienne…)
=> Zone « désertiques » (sable et jungle) => routes de la drogue financent et animent l’instabilité en Amérique centrale, en Afghanistan et en Afrique sahélienne. Les groupes armés prospèrent sur les trafics illégaux et déstabilisent profondément les Etats (Talibans en Afghanistan, Al-Qaïda, Al-Aqmi dans le Sahara…).
=> Dans les pays développés, zones laissés hors mondialisation : espaces en marge (Montagne, iles) mais aussi poches de pauvreté régionales.

3°) A grande échelle, les fractures socio-spatiales de l’espace urbain.

=> c.f. « Loin du XVI »

→ Des centres valorisés (centre au sens de pôle moteur) – Héritage historique – Centres aménagés par et pour la mondialisation. (CBD, Augmentation des transports doux) => Gentrification

→ Des fractures dans les centres : Poches de pauvreté – sans abris. Exclus de la mondialisation.

→ Des espaces périphériques hétérogènes (peut être au centre ville ex Détroit, Etats-Unis) => Banlieues pavillonnaires anciennes, dans la périphérie connectée : extension urbaine le long des axes de transports reliant la ville à sa périphérie
=> Périphéries délaissées, population migrante, pauvreté etc.

SCHEMA : LA VILLE MONDIALE

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III – Les espaces maritimes, noeud géostratégique de la mondialisation (Sujet possible BAC)

– Les océans représentent 70% de la surface du globe.
– une majorité des marchandises échangées dans le monde est transportée par voie maritime,
– les gisements offshores produisent un peu plus d’un quart du pétrole et des gaz que nous utilisons,
– plus des deux-tiers des habitants sur terre vivent à moins de 100 kilomètres de la mer,
– plusieurs centaines de millions de personnes tirent leurs revenus et moyens de subsistance de la mer.

A°) L’espace maritime, miroir de la mondialisation

1°) Les lieux de la mondialisation maritime

Les Façades maritimes et les ports (voir cours précédents)
=> grandes façades maritimes (Asie, Europe, Etats-Unis) concentrant des activités intensives d’échange de biens et de matières premières. Ports de plus en plus aménagés pour recevoir conteneurs de plus en pus grands. (aujourd’hui premiers ports mondiaux dépassent 700 millions de tonnes de marchandise échangées)

Les littoraux
Les littoraux accueillent près de 50% de la population mondiale. La littoralisation est un processus ancien mais qui a pris une dimension importante depuis 1945.  Elle consiste en une migration des populations vers les littoraux et  une  maritimisation de l’économie. C’est une concentration des hommes et des activités sur les littoraux => pression fortes sur les côtes (tourisme, dégradation environnement etc..)
Les littoraux accueillent une grande partie de l’activité halieutique, autour de points d’armement de navires, de déchargement puis de transformation et de consommation des produits pêchés. Les espaces littoraux, déjà très sollicités par les activités humaines, peuvent ainsi devenir des espaces de conflits d’usage tant à terre qu’en mer.
Les littoraux ou leur espace proche contiennent 90 % des ressources énergétiques ( entre le rivage et la base de la pente continentale dans quelques grandes zones de production). L’espace off-shore est donc aménagé pour répondre à cette situation (plateforme pétrolière etc. )

croquis-rapide-littoraux

L’espace maritime
En 1982, 133 Etats se réunissent lors de la conférence de Montego Bay pour fixer le droit maritime international. La convention institue un Tribunal international du droit de la mer qui siège à Hambourg. La plupart des grands pays industrialisés l’ont signée à l’exception des États-Unis.
Il existe ainsi mer territoriale, zone contiguë, la haute mer, le plateau continental, les eaux archipelagiques, les Zones Economiques Exclusives , les détroits navigables  et le fond des mers.
=> Les ZEE désignent l’étendue des eaux territoriales d’un Etat dans lesquelles il possède un droit d’exploitation exclusif. Comme la ZEE se calcule à partir du littoral, les pays disposant de vastes côtes sont avantagés. Ainsi les Etats-Unis et la France disposent des deux plus vastes ZEE.
=>Au-delà des 200 milles, la haute mer est libre et internationale, ses fonds ont
été déclarés « bien commun de l’humanité »

2°) Les ressources

Les ressources maritimes sont importantes mais ne se retrouvent pas dans les mêmes proportions sur toute la surface du globe.

Les Ressources halieutiques (ressources vivantes aquatiques)
=> La pêche et l’aquaculture sont des activités traditionnelles des sociétés humaines qui répondent aux besoins essentiels de l’humanité : la nourriture. L’enjeu majeur de l’activité halieutique est de participer à la sécurité alimentaire mondiale, tout en préservant le fragile équilibre entre les ressources et les besoins en protéines animales pour l’alimentation humaine.

=> La pêche et l’aquaculture forment un secteur économique qui fournit travail et ressources à près de 55 millions de personnes dans le monde, nombre en augmentation constante et rapide. Les productions de richesses diffèrent fortement entre la pêche vivrière et la pêche organisée en activité économique, capitaliste voire financière.

=> La révolution des transports a en effet permis de développer une pêche intensive et massive grâce aux navires usines. Les captures de pêche ont été multipliées par 5 depuis 1950 et représentent en 2010 90 millions de tonnes.

=> Des activités qui se pratiquent tout autour du globe
L’activité de pêche est présente dans toutes les mers du globe, des mers arctiques autour des îles Aléoutiennes dans la mer de Béring (pêche au crabe géant d’Arctique), aux mers australes des îles Kerguelen (pêches de krill).
L’aquaculture se pratique essentiellement dans les mers, rades, baies, estuaires, lagunes, proches des zones habitées.

Pays industrialisés ont longtemps dominé la production mondiale car ils possédaient les moyens techniques de production, de transformation et de commercialisation des produits.

Depuis 1985 => Montée des pays émergents (ZEE = flottilles nat)
=> Concentration de la production en Asie, suivie de l’Amérique du Sud et de l’Europe. En 2011 60 % des captures par 10 pays.=> nouvelle hiérarchisation

Les Ressources énergétiques (Exploitation offshore des hydrocarbures)

La production offshore représente aujourd’hui 34 % de la production de pétrole et 29 % de celle du gaz
→ Réserves estimées à 22 % des réserves totales de pétrole et à 37 % de celles du gaz naturel.
→ Mais reste à explorer l’offshore profond qui doit faire face à deux grands défis : exploiter les champs de manière économique et dans des conditions de sécurité pour les hommes et l’environnement.
La production offshore est concentrée dans certaines zones spécifiques et contrôlées par des Etats disposant déjà de ressources en hydrocarbures : Golfe du Mexique et Caraïbes, Afrique de l’Ouest (Nigeria), Mer du Nord, Golfe persique…

Utilisation de l’eau et développement des énergies renouvelables off-shore :
Energie éolienne → ex : London Array près de l’estuaire de la Tamise au Royaume-Uni (2013)
Energie marémotrice → ex : La Rance (1960), mais contraintes : sites rares, difficultés écologiques et coûts.

Energie hydrolienne → ex : Kvalsund en Norvège (2008) Valorisation de l’énergie des courants marins → (Gulf Stream…). Fort potentiel estimé pour l’Europe et pour le monde.

Dessalement de l’eau de mer → (Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis, États-Unis,Espagne).Ces pays étant suivis ensuite par l’Algérie, la Chine, le Qatar, le Japon et l’Australie, qui produisent entre 2% et 4% de l’eau dessalée dans le monde. ) Production d’eau douce mais coût de l’eau 3 à 4 fois plus élevé que le traitement d’une eau brute

B°) Les routes maritimes et les points de passages organisent le flux de la mondialisation

1°) Des espaces parcourus

Lieux de circulation et d’interface (voir cours précédents) : 90% du trafic mondial est maritime. Nombre de bateaux ++ => conteneurisation (c.f. Cours précédent)

Espace à sécuriser. La flotte militaire mondiale ne cesse d’augmenter et l’on recense près de 2000 navires de guerre en 2010 + puissances émergentes et régionales (ex :Chine)
Répartition des flottes est très déséquilibrée : 16 pays détiennent 95 % des navires militaires et États-Unis = 40 % de la flotte mondiale

L’Océan indien est l’expression de cette augmentation des flottes militaires, notamment indienne et chinoise. Il s’agit de protéger les routes et les points de passages stratégiques. L’Océan indien est l’expression de cette augmentation des flottes militaires, notamment indienne et chinoise. Il s’agit de protéger les routes et les points de passages stratégiques

2°) Des nœuds stratégiques

Les passages stratégiques (canal de Panama ; détroit de Malacca, Canal de Suez, Détroit de Gibraltar et détroit d’Ormuz) => explosion des trafics légaux et illégaux (+ piraterie) qui ont engendré une véritable « course à la mer » de la part des Etats qui ont considérablement renforcé leurs flottes militaires

Les passages sont aujourd’hui insuffisants à contenir le trafic mondial => projets d’agrandissement des canaux de Suez et Panama. + nouveau passage liés au réchauffement climatique et à la font de la banquise.

=> Ces nœuds de passage sont objet de piraterie et donc de présence militaire accrue ex : la piraterie et Malacca -Piraterie diminue en raison de présence militaire et coopération Internationale. Mais toujours active en Somalie, détroit de Malacca, Golfe de Guinée…

croquis-flux-et-passages

C°) La mer et les océans, des lieux de tensions et de conflits.

1°) Les tensions liées aux ressources halieutiques

– La pêche industrielle (Conflit opposant l’UE / gvt Mauritanie / Pêche industrielle et les pêcheurs artisanaux de Mauritanie) http://www.greenpeace.org/france/PageFiles/266559/surpeche-afrique-ouest.pdf

– La pêche en eau profonde : Conflit opposant pêche industrielle et défenseur écosystème marin – Trois espèces => Lingue bleue, le sabre noir et le grenadier
=> Accord de Bruxelles juin 2016 ( 4 ans de négociations) pour interdire le chalutage au-delà de 800m de profondeur. http://www.bloomassociation.org/

http://www.penelope-jolicoeur.com/2013/11/prends-cinq-minutes-et-signe-copain-.html

2°) Les tensions liées aux conflits environnementaux

– Déchets industriels et domestiques On estime à plus de 250 000 tonnes la masse de plastique flottant dans les océans du monde. Ces déchets se dégradent sous l’effet du soleil. Des milliers de milliards de nanoplastiques flottent ainsi dans les gyres océaniques, ces immenses tourbillons marins formés en cinq points du globe.

– Déchets liés à l’exploitation des hydrocarbures Les marées noires constituent l’aspect le plus visible des dangers environnementaux liés à l’exploitation des hydrocarbures :

– Guerre du Golfe (de 1 à 1,5 million de tonnes de pétrole ds le golfe persique)
– Explosion de la plateforme Deepwater Horizons (835 000 tonnes dans le golfe du Mexique)

Pour autant le dégazage sauvage (vidange des bateaux) représenterait 4,56 millions de tonnes selon le WWF.

3°) Les conflits géopolitiques aux enjeux multiples

– La délimitation des ZEE et l’exploitation des ressources en Mer de Chine (îles Spartly)

  • Pétrole et Gaz estimés à 23 milliards de tonnes.
  • Zone revendiquée par Chine (Montego Bay) + Vietnam, Brunei, Malaisie, Philippines…
  • Conflit ravivé en 2016 entre Chine et Vietnam

– Le grand Nord canadien et le passage du Nord ouest

→ Réchauffement climatique entraîne la fonte de la banquise et la possibilité durant quelques semaines par an de passer par le nord du Canada (d’ici 2 ou 3 ans)
→ Réduction du trajet Londres – Tokyo de 8000 km.
→ Pour Canada = eaux territoriales
→ Pour Etats-Unis = détroit international
→ + Prblm écologique sur protection Arctique
=> Présence militaire importante


Croquis bac :

L’inégale insertion des territoires dans la mondialisation :

Enjeux géostratégiques des espaces maritimes :

Un collègue propose un excellent croquis. Je ne vois donc pas l’utilité de s’en passer. Le voici ici  (source : HG paul claudel lui même copié d’un autre site blogspot que je n’ai pas réussi à identifier)

croquis-espaces-maritimes

Personnellement j’aurais juste inversé entre le 1 (les faits) et le 2 (les flux)