L’eau est une ressource vitale pour le développement des sociétés humaines. C’est son utilisation qui rend possible l’agriculture et son traitement qui permet d’éviter les épidémies. Sa conservation, sa distribution et sa consommation sont des enjeux pour tous les pays.
Mais avec l’augmentation de la population mondiale, le réchauffement climatique et les pollutions causées par l’industrialisation massive de nos sociétés, l’eau constitue aujourd’hui une richesse en danger qu’il faut préserver. Ces bouleversements nous amènent à réfléchir sur les problèmes liés à la gestion de l’eau qui sont de plus en inquiétants dans le monde entier. Les pays développés ne sont d’ailleurs pas épargnés par les problèmes liés à l’eau. Son utilisation est soumise à des pressions concurrentes, entre différentes formes d’agricultures, l’industrie et les riverains
Problématique : Comment les sociétés s’organisent-elles pour garantir un accès à l’eau ?
I – Etudes de cas Mexique – Californie
A°) La Californie, un conflit entre usage agricole et usage domestique
Bien que la Californie soit l’État le plus riche des États-Unis, l’usage de l’eau provoque des tensions entre différents types d’usages. En 2015, la Californie a connu sa troisième année de sécheresse consécutive. Les pratiques agricoles ainsi que les habitudes de consommation des Californiens ont lourdement pesé sur les réserves. Les différents acteurs s’opposent sur l’utilisation de l’eau. On parle de « guerres de l’eau ».
L’avenir de l’eau en Californie n’est pas sombre pour autant. En effet, pour résoudre la crise de l’eau, les autorités de l’État ont lancé des campagnes de sensibilisation auprès des consommateurs. De plus, des innovations technologiques permettent d’envisager que, dans un avenir proche, l’eau potable deviennent plus facilement accessible à tous.
B°) Le Mexique, des enjeux multiples
C°) L’eau, source de conflit internationaux
Du fait de l’importance capitale que revêt l’accès à l’eau et sa gestion dans le sud-ouest des États-Unis comme au Mexique, la ressource hydrique devient une source de conflit entre les deux pays frontaliers.
Ainsi le fleuve de Colorado est-il devenu l’un des plus régulé et des plus aménagé des Etats-Unis, permettant ainsi à 7 Etats américains soit 7 millions de personnes de vivre et de cultiver quelques 500.000 ha de terres.
Ces aménagements ne garantissent cependant pas le risque de pénurie (voir Edc Californie) ont des conséquences importantes sur le débit du fleuve de l’autre coté de la frontière, puisque arrivé au Mexique, le débit est quasi nul. Cette situation aggrave donc la situation déjà préoccupante au Mexique (voir Edc Mexique)
II – L’eau, une ressource vitale
A) Une ressource inégalement répartie et inégalement disponible
L’hydrosphère se compose de nappes phréatiques, d’océans, de lacs et de rivières (à l’état liquide), de précipitations à partir de nuages (état gazeux) et enfin de glaciers (solide)
→ Seul 0,6% de cette eau est disponible pour l’humanité. Les océans à base d’eau salée représentant 97,4% de l’hydrosphère et les glaciers 2%.
→ En théorie, le volume en eau est largement suffisant pour subvenir aux besoins de la planète mais la ressource est cependant très mal répartie.
Six pays contrôlent en effet 50% de l’eau douce mondiale (Brésil, Russie, Chine, Canada, Indonésie, Etats-Unis).
Alors que les zones sèches d’Afrique du Nord, du proche et du Moyen Orient et d’Asie centrale abritant 10% de la population mondiale – disposent de moins de 1% de la ressource
Pour autant le fait qu’un pays contrôle une grande partie des réserves mondiales d’eau, ne signifie pas forcément que cette eau est disponible pour la population. Ainsi la Chine, un des pays les mieux dotés en eau douce, est classée comme « vulnérable » en terme de disponibilité de l’eau par la FAO.
D’autres pays comme l’Inde ou l’Afrique du sud connaissent une situation de stress hydrique (lorsque les besoins en eau dépassent la disponibilité).
Enfin lorsque les disponibilités en eau sont inférieurs à 1 000 m3 par personne et par an, on parle de pénurie hydrique.
Enfin la disponibilité de l’eau, n’assure pas sa qualité. Ainsi selon l’OMS et l’UNICEF, l’Indonésie qui contient l’une des grandes réserves d’eau douce du monde, qui ne connait pas de situation de vulnérabilité en terme de besoins, est sous la moyenne mondiale en terme d’offre à une eau potable améliorée (raccordement, puits foré, source protégée…)
Les études de cas (Mexique, Californie) ont par ailleurs montré que l’accès à l’eau pouvait créer des inégalités à plus grande échelle, les plus riches ayant les moyens de se payer un accès privé à l’eau, moyens que n’ont pas les plus pauvres.
B°) Des besoins croissants et des usages multiples
Depuis le début du XX° siècle, la consommation mondiale en eau a énormément augmenté : elle est passée de 500 km3 en 1900 à 5 500 km3 en 2004. Elle a donc été multipliée par 11.
Les raisons qui expliquent cette situation sont :
- l’augmentation de la population mondiale qui génère des besoins grandissants notamment en nourriture.
- la croissance économique, synonyme de confort et de progrès (société de consommation) et le développement économique des pays émergents.
- les changements climatiques avec l’augmentation de la fréquence et de la gravité des sécheresses qui ont de grave conséquences sur l’agriculture.
Cependant l’eau est inégalement utilisée :
Utilisation par secteurs
→ secteur agricole : 71% de l’eau prélevée mondialement.
→ de plus en plus pour l’industrie (BRICS) et l’électricité (OCDE aujourd’hui).
→ La consommation domestique représente la plus faible part.
Utilisation par région géographique
→ La couverture des besoins minimaux (consommation, hygiène) est estimée à 20 litres/p/jour.
→ En Australie cette consommation dépasse les 500 litres / personne / jour (En Europe = 200 l)
→ Au Nigéria, actuellement, moins de 0,5 l / P / Jour
III – Une ressource aménagée et convoitée
Document 1 – Extrait de Geopolis
Le Tigre et l’Euphrate, qui traversent la Syrie et l’Irak dans une vallée fertile qui abrite environ 40 millions de p. Ils prennent leurs sources sur les hauts plateaux du nord-est de la Turquie. Château d’eau de la région, la Turquie entame en 1989 la construction de 21 barrages sur les deux fleuves qui ont déjà réduit de 40% le débit naturel de l’Euphrate. Le barrage Atatürk achevé en 1990 a permis d’irriguer un million et demi d’hectares de terres agricoles dans la région anatolienne dans l’est de la Turquie. Il a également réduit l’apport en Limon en aval, appauvrissant les sols en Syrie, la Turquie évacue en revanche sa pollution aux nitrates et aux phosphates chez ses voisins. (…)
En quatre ans de conflit 4 millions de syriens ont quitté leurs pays en raison de la guerre mais aussi de la sécheresse pour se réfugier principalement en Turquie, en Jordanie et au Liban. 7 millions de personnes ont été déplacés : les champs ne sont plus cultivés, les canaux d’irrigations ne sont plus entretenus. Le programme alimentaire mondial mettait en garde en avril 2014 contre le «spectre de la sécheresse en Syrie».
Une baisse du régime des pluies a affecté le nord de la Syrie de 2007 à 2010, principale région agricole du pays, forçant les agriculteurs et éleveurs ruinés à quitter leurs terres. Les prix des céréales ont doublé, les troupeaux ont été abattus, forçant un million et demi de personnes à rejoindre les banlieues des villes.
Les pompages intensifs des nappes, pour la culture du coton et du maïs, ont également fortement réduit les réserves d’eau souterraines dans la région d’Alep. Les réserves d’eau douce de la région sont en diminution en raison d’une baisse des précipitations de l’ordre de 10% depuis 1900, affirme cette étude publiée par l’Académie américaine des Sciences (PNAS). La capitale Damas ne reçoit que 200 mm de pluies par an, il faut aller chercher l’eau dans la montagne qui court le long de la frontière avec le Liban, pour alimenter une ville dont la population à doublé en vingt ans.
L’eau, l’autre facteur du conflit syrien – Par Michel Lachkar@GeopolisFTV | Publié le 12/03/2015 à 15H14, mis à jour le 12/03/2015 à 15H21 – http://geopolis.francetvinfo.fr/leau-lautre-facteur-du-conflit-syrien-55777
Document 2 -Agriculture et ressources hydrologiques d’un pays sous embargo
Philippe Rekacewicz, janvier 1994 – https://www.monde-diplomatique.fr/cartes/agricultureirak94
A partir des documents, essayez de schématiser les problèmes liés à l’exploitation du Tigre et de l’Euphrate. Pour ce faire, vous schématiserez les causes (ce qui fait que ces fleuves sont aménagés et convoités) puis vous expliquerez en quoi les enjeux liés à l’eau aggravent la situation économique et géopolitique de la Syrie et l’Irak notamment.
Pour la rentrée, rédiger un développement argumenté répondant à la question suivante : En quoi l’exploitation et les conflits liés au Tigre et à l’Euphrate sont-ils révélateurs des conflits liés à l’exploitaiton des fleuves?
Vous prendrez appui sur les schémas vus en classe que vous illustrerez d’exemples précis.
Bonjour, c’était pour savoir ou serait les documents sur l’Euphrate et le Tigre. Merci d’avance.
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Bonjour,
Ca y est le site est à jour. Les documents sont au-dessus. Bon courage !
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