Les media ont été au centre de la dernière élection présidentielle américaine qui a vu Donald Trump être élu 45ème président des Etats-Unis. Accusés d’être « déconnectés » du peuple, de faire partie de l’élite, les journalistes sont par ailleurs soupçonnés de (tenter de) manipuler l’électorat. Au centre donc d’une crise de confiance qui se joue autant en Amérique du nord qu’en Europe, le lien entre media et opinion publique en temps de crise est toujours à questionner.
Ainsi, si les media jouent un rôle indispensable dans cadre de la société démocratique, ils informent autant qu’ils forment, ou transforment. C’est au travers de crises politiques et au moment où leur modernisation et leur diversification contribuent à accroître leur impact sur l’opinion que se révèlent les relations complexes nouées entre media, opinion et pouvoir.
Comment, depuis l’Affaire Dreyfus, les crises politiques révèlent-elles l’émergence des media et de l’opinion publique comme composantes majeures de la démocratie française ?
I – L’âge d’or de la presse, de l’affaire Dreyfus à la crise du 6 février 1934
A°/ Media et opinion publique à la fin du XIXe siècle : la presse dans l’affaire Dreyfus
→t-h3-media-et-opinion-publique-fiche-activite-1
Rappel des faits (voir doc) :
1894 – Alfred Dreyfus accusé d’avoir livré secrets militaires
1895 – Envoyé au bagne sur l’île du diable en Guyane
1896 – Révélations du lieutenant-colonel Picquard
1898 – Esterhazy blanchi par le Conseil de Guerre
13 janv 1898 – « J’accuse » d’Emile ZOLA
30 juin 1899 – procès en révision : 10 an de prison
10 juillet 1899 – grâce présidentielle
1906 – réhabilitation
Contexte :
Jeune IIIème république _ Institutions encore fragiles
Défaite de 1871 face à la Prusse
Liberté de la presse, autorisation de réunion etc…
=> Les media, une place de plus en plus importante (I-A)
Contexte est favorable au développement des media :
→ 29 Juillet 1881, loi sur la liberté de la presse.
→ Progrès de l’alphabétisation encouragés par actions de la République. (lois Ferry de 1881 et 1882)
→ Innovations techniques (1885, invention de la linotype permettant de mettre en forme des lignes entières d’imprimante à partir d’un clavier)
=> Tirages des principaux quotidiens est élevé (ex Le Petit Journal : 950 000 exemplaires vers la fin des 1880 s), souvent illustrés.
=> Les media, un ensemble hétérogène (I-B)
La France bénéficie d’une liberté de ton sans équivalent ailleurs en Europe. Différents types de Journaux :
→ Journaux d’informations : positions mesurées – c’est le cas du Petit Journal et du Petit Parisien.
→ Journaux d’opinion : comme le quotidien radical L’Aurore, Le Figaro, de centre-droit, L’Action française, d’extrême droite et journaux satirique utilisant la caricature (nombre d’entre eux antisémites, nationalistes, militaristes).
=> Opposition se cristallise dans l’affaire Dreyfus (IIA)
Dreyfusards (minoritaires) : composé de journalistes et d’intellectuels (terme qui apparaît à partir de 1898) : Emile Zola à leur tête mais aussi Clemenceau (dir Aurore), Jean Jaurès, Léon Blum (critique littéraire à l’époque – président du Conseil sous le front populaire en 1936)….
Anti-Dreyfusards : Au départ très large majorité (85% des journaux) : ils invoquent la raison d’État et la défense de l’armée française et de son honneur.
A partir de 1898 surtout composé de nationalistes, antisémites, extrème-droite etc.
Le Grelot et surtout « La libre Parole » d’Edouard Drumont, journaux très fortement antisémites.
Nombreux caricaturistes se font connaître à cette époque : et Pepin « Le Grelot », Caran d’Ache et la revue « Psst », Lenepveu (Musée des horreurs)…
Intellectuels antidreyfusards engagés: Maurice Barrès, Charles Maurras
Les journaux d’information tels que « Le petit Journal » ou « Le petit Parisien » prennent leurs distances avec l’affaire.
=> Une opinion publique divisée (II B)
Comme en témoigne le dessin de Caran d’Ache, opinion publique française très divisée sur le sujet.
=> Presse a contribué à faire émerger une opinion publique au XIXème siècle.
Celle-ci s’exprime jusqu’à la PGM et retour de la Censure dans les combats de sociétés tels que la séparation de l’Eglise de l’Etat (1905)
Opinion publique
L’expression désigne l’ensemble des convictions, des jugements et des valeurs d’une société à une époque donnée. Les médias de masse, qui informent les citoyens et favorisent les débats contradictoires, contribuent à former l’opinion publique.
Media de masse
L’expression désigne les médias qui ont une audience suffisamment large pour toucher un large public dans une société démocratique. Les médias de masse sont la presse (dès le milieu du XIXe siècle), la radio à partir des années 1920, la télévision à partir des années 1950, Internet depuis les années 1990.
Crise politique
Moment critique dans l’évolution d’un régime politique. Plus ou moins régulièrement, des crises politiques ébranlent la vie politique et sociale de la nation. Les médias peuvent révéler les crises politiques, les nourrir en informant l’opinion, les provoquer aussi parfois lorsqu’ils se trouvent être compromis avec le pouvoir.
https://fresques.ina.fr/jalons/export/player/InaEdu02025/360×270
B°) La crise du 6 février 1934 : la presse, lieu d’expression des affrontements idéologiques
=> Contexte de crises multiples :
Anti-parlementarisme lié au système de vote à la proportionnel qui rend le régime instable et à la permanence de figures du XIXème siècle dans les institutions (valse des ministères)
Montée des idées populistes (Boulangisme à la fin du XIXème) et surtout nationalistes : Charles Maurras et le nationalisme intégral (doctrine royaliste et contre-révolutionnaire qui s’oppose particulièrement aux juifs, aux protestants, aux franc-maçons et aux « métèques »)
Montée en puissance des ligues d’anciens combattants d’extrême droite et fascistes à l’origine des manifestations anti-parlementaires de 1934 :
Ligue de l’Action Française (1898) (Dirigée par Maurras, nationaliste et royaliste, très influente. Dispose de sonpropre journal)
Ligues fascistes (Francistes, Croix de feu, solidarité françaises…)
Ligues issues des mouvements communistes (Parti populaire français…)
Crise économique de 1929 qui touche la France à partir des années 1931 – 1932. Les radicaux au pouvoir en 1932 ont une politique économique d’austérité (maitrise des déficits, monnaie forte) qui ne répond pas aux attentes de la classe moyenne durement touchée par la crise.
=> Du scandale politico-financier à l’émeute
Alexandre STAVISKY est un escroc lié à plusieurs parlementaires radicaux dont un ministre du gouvernement de Camille Chautemps.
La Presse révèle que Stavisky a bénéficié de 19 remises de son procès (Le parquet est dirigé par le beau-frère de Chautemps)
Le 8 janvier 1934, Stavisky est retrouvé mort. Il se serait suicidé.
Pour bcp, Stavisky a été assassiné pour éviter qu’il ne fasse des révélations.
L’édition du 9 janvier du journal « L’Action Française » proclame :
« Aujourd’hui, jour de rentrée du Parlement, à l’heure de sortie de vos ateliers et de vos bureaux, nous vous engageons à venir en foule autour du Palais-Bourbon et aux cris de « À bas les voleurs ! À bas les assassins ! » exiger la justice et l’honneur. »
Les manifestants sont 2 000 le premier jour et leur nombre croît à chaque nouvelle manifestation organisée : le 11 janvier, les 19 et 20 janvier (plus de 5 000 partisans de l’Action Française). → A partir du 23 janvier, l’Action Française n’est plus seule à manifester, outre les ligues d’extrême droite, on trouve la ligue des contribuables mais aussi les communistes.
=> La démission du gouvernement Chautemps apaise un temps les mécontentements.
→ Appel des ligues relayé par la presse politique pr se rassembler place de la Concorde, le 6 février 1934.
→ Le 6 février est le jour où Daladier (ministre depuis 1924) doit être investi par la chambre des députés.
→ Préfet Chiappe – favorable aux ligues d’extrême droite – vient d’être limogé.
Parmi les organisateurs de la manifestation figurent :
l’association d’anciens combattants Les Croix-de-Feu l’Action Française,
la ligue des contribuables etc. + mouvement communiste d’anciens combattants ARAC
Le climat de tension qui préexiste conduira à des affrontements violents entre la foule et les représentants des forces de l’ordre.
=> Les Croix de feu se dispersent dès les premières échauffourées avec la garde mobile
=> D’autres groupes tentent d’entrer de force dans le Palais Bourbon. La Garde mobile tire. Les affrontements se prolongent tard dans la nuit. Seize manifestants et un policier sont tués. On compte un millier de blessés.
=> Une répercussion importante dans les médias et le développement d’une presse d’opinion
Depuis les années 1920, la Presse ne cesse de croitre en nombre de journaux représentant de multiples courants politiques. Dans cette affaire la Presse contribue à alimenter le débat après le 6 février 1934.
La presse d’extrême-droite lance des campagnes antisémite, xénophobe et anticommuniste d’une grande violence.
Des journaux comme L’Action Française, Gringoire ou Candide aux tirages importants entretiennent la rumeur d’une corruption parlementaire généralisée après l’affaire Staviski.
L’Action Française le 7 février 1934, « Après les voleurs, les assassins ».
Maurras concernant Léon Blum, dans L’Action Française du 9 avril 1935 affirme que « c’est un homme à fusiller, mais dans le dos ».
II – L’âge de la radio, les media entre contrôle étatique et guerres (1940 – 1968)
A) La radio, le pouvoir et l’opinion publique : la guerre des ondes (1940 – 1944)
=> La Radio concurrence presse écrite à partir des années 1930.
→ Les reportages d’actualité en direct permettent de restituer rapidement les évènements sportifs (courses cyclistes au Vel d’Hiv) et de dimension internationale auprès de l’opinion : les Accords de Munich ont été annoncés par radio 1h après signature.
→ Les hommes politiques s’adressent à la nation : la voix des hommes politiques deviennent familières, qu’il s’agisse de démocrates comme Blum ou de dictateurs tels qu’Hitler.
=> Vichy et la guerre des ondes.
A partir de la guerre, les choses changent : Seul moyen d’information au moment de la débâcle en France, la radio s’impose comme le média dominant, doté de la plus grande capacité de retentissement dans l’opinion.
En 1940, plus de 60% des foyers français possèdent un récepteur.
La radio sera le lieu de l’affrontement idéologique entre les collaborateurs et les Allemands d’une part et les résistants d’autre part.
De chaque côté, la radio sert alors à mobiliser et à convaincre. En appui à la presse, elle devient un instrument de propagande.
Le 17 juin 1940, le Maréchal Pétain « fait à la France, le don de sa personne pour atténuer son malheur » et annonce qu’il faut cesser le combat depuis le studio de Bordeaux.
Dès le lendemain, le 18 juin, c’est de Londres qu’un Général français, De Gaulle, appellera les français à poursuivre le combat.
L’appel du 18 juin, s’il est un discours fondateur du gaullisme, sera entendu par peu de français et ne sera même pas enregistré. La version diffusée est reconstitution de ce discours réalisée par Charles De Gaulle lui-même.
Pour écouter des extraits de ces enregistrements :
http://100ansderadio.free.fr/HistoiredelaRadio/1940.html
L’armistice prévoit l’arrêt de la totalité des émissions sur le sol français. Le 25 juin 1940, les ondes françaises sont totalement muettes → jusqu’au 5 juillet 1940.
Les Allemands relancent Radio Paris désormais sous leur contrôle. Le studio est installé sur les Champs Elysées dans les anciens locaux du Poste Parisien. Des journalistes français d’extrême droite sont nommés aux différents échelons de la radio.
– Dans la zone Nord, les émetteurs de région relaient de manière passive les émissions du nouveau Radio Paris nazi.
– Dans la zone Sud, l’Etat français dirigé par le Maréchal Pétain à Vichy lance la nouvelle Radio Nationale depuis cette ville.
La résistance radiophonique s’organise depuis Londres, la BBC diffuse une émission en français : Les Français parlent aux Français, honneur et patrie
Il s’agit de mobiliser mais aussi de transmettre des informations clés – souvent en message codé. Des phrases courtes s’adressant à des groupes précis pour éviter le brouillage des ondes par les Allemands.
Le plus célèbre des messages est celui du débarquement le 6 juin 1944 et ces vers de Verlaine, diffusé à la BBC vers 22h le 5 juin:
« Les sanglots longs de l’automne
Blessent (au lieu de bercent) mon cœur monotone »
Suivi des 4 premières mesures de la 5ème symphonie de Beethoven signifiant la lettre V en morse (. . . _ ). Des extraits à visionner ici : https://www.youtube.com/watch?v=0gDgNi30spA
B) Evolution et instrumentalisation des médias
Restructuré à la fin de la guerre, le secteur voit de très nombreuses évolutions : les journaux parus sous l’Occupation sont interdits, les journalistes compromis suspendus ou fusillés.
1944 voit naitre l’Agence France-Presse, mais aussi le journal Le Monde. C’est la date de reparution de L’Humanité. A côté de cela, la presse régionale et magazines d’information se développe durant les Trente Glorieuses : L’Express en 1953, Le Nouvel Observateur en 1964…
A partir des années 1950 – 1960, la radio devient le media dominant. C’est l’âge d’or de la TSF (Transistor sans fil)
En 1960, 90% des foyers sont équipés d’un poste TSF alors qu’à peine 5% d’entre eux ont un poste de télévision en 1958. => La presse voit ses tirages diminuer.
Cependant la radio d’État est soumise à la censure, les journalistes doivent suivre un « cahier de consignes » et rendre des comptes à cinq ministères.
Avec la crise algérienne (L’appel à De Gaulle 13 mai 1958 et putsch des généraux 21 avril 1961) et le retour du général De Gaulle, une opposition et une méfiance vis-à-vis du pouvoir s’installe (non sans raison)
=> Crise du 13 mai 1958
- 13 mai 1958 : Pierre Pflimlin, député MRP favorable à une solution négociée du problème algérien, devient président du Conseil.
- 13 mai 1958 : A Alger se tient une grande manifestation en faveur de » l’Algérie française » pour s’opposer à l’investiture de Pflimlin. Elle dégénère en révolte : le général Massu en prend la tête et lance un appel à De Gaulle » seul capable de prendre la tête d’un gouvernement de salut public « .
- 15 mai 1958 : De Gaulle déclare à la presse qu’il se » tient prêt à assumer les pouvoirs de la République « .
- 28 mai 1958 : Le président de la République René Coty pousse le président du Conseil Pierre Pflimlin à céder la place à Charles de Gaulle.
- 29 mai 1958 : Le président de la République adresse un message aux Chambres qui appellent De Gaulle à former un gouvernement.
- 1er juin 1958 : Investiture, par 329 voix contre 224, de Charles de Gaulle, qui devient le dernier président du Conseil de la IVe République.
=> A partir de 1953 de Gaulle, critique féroce de la IV ème République, est interdit d’Antenne, c’est la « traversée du désert ». Le 13 mai 1958, le général Massu dénonce l’investiture de Pfimlin et en appelle à de Gaulle pour former un gouvernement.
=> Un vrai-faux coup d’Etat ?
De Gaulle revient au pouvoir pour d’une part prendre la tête du gouvernement et d’autre part pour changer la constitution.
Il use des médias et particulièrement de la télévision pour prendre de court et les parlementaires et le président René Coty qui finira par se ranger lui aussi derrière de Gaulle.
=> Le retour de De Gaulle au pouvoir : entre allégeance… et critiques
Lorsque de Gaulle revient, la Radiodiffusion télévision française (la RTF, composée de quelques radios et d’une seule chaîne de télévision) est toujours placée sous le contrôle du gouvernement.
Jugeant qu’une partie de la presse lui est hostile, (notamment l’Humanité et les communistes en général mais aussi l’extrême-droite et l’Express ou le Canard Enchaîné) le général de Gaulle va alors utiliser les « nouveaux » médias au profit de sa politique et particulièrement la télévision.
=> De Gaulle utilise principalement les allocutions télévisées, il s’adresse ainsi directement au peuple → passe au dessus du parlement, des journalistes… (processus toujours utilisé dans les moments les plus importants : attentats, élections…)
Il fait déplacer la télévision pour le filmer lors de ses déplacements et inaugure la tradition des voeux télévisés pour la nouvelle année, toujours en usage aujourd’hui. Il sait aussi utiliser les médias comme un instrument de maintien de l’ordre
Fresque INA, de Gaulle et les médias: http://fresques.ina.fr/de-gaulle/parcours/0007/de-gaulle-et-les-medias.html
=> La crise d’avril 1961 est révélatrice de la capacité de de Gaulle à utiliser les médias.
Vendredi 21 avril 1961. Quatre généraux français tentent de soulever les militaires stationnés en Algérie et les Pieds-noirs dans un effort désespéré pour maintenir l’Algérie à l’intérieur de la République française. C’est le putsch d’Alger des généraux Raoul Salan, Maurice Challe, Edmond Jouhaud et André Zeller. Il va piteusement échouer en quatre jours.
Dimanche 23 avril 1961.En métropole, le matin, trois bombes ont éclaté, gare de Lyon, gare d’Austerlitz et à Orly.
=> De Gaulle annonce sa fermeté à l’égard des 4 putchistes
Les putschistes ont censuré l’intervention du Général. Mais sur ordre du ministre de l’Information, le discours est diffusé et rediffusé sur les ondes de plusieurs radios dont Radio Monte Carlo, qui peut être captée au-delà de la Méditerranée. => Le contingent entend la voix de de Gaulle et choisit de lui rester fidèle.
=> De Gaulle annonce mettre en œuvre les « pouvoirs exceptionnels du Président définis par l’article 16 de la Constitution de la Ve République.
Applicable en cas de crise majeur menaçant l’intégrité du territoire national, et le fonctionnement normal des institutions, sa mise en œuvre – unique jusqu’à aujourd’hui – du 23 avril au 29 septembre 1961 a suscité de vives critiques.
Le général de Gaulle et Hubert Beuve-Mery, directeur du journal le Monde
III – Media et opinion, de nouveaux rapports à l’ère de la culture de l’écran (1968 à nos jours)
A) Des médias acteurs de la crise de mai 1968
Vers la fin des années 1960, les médias se font l’écho des revendications qui naissent dans les milieux étudiants et ouvriers. La jeunesse en particulier est au cœur d’une contestation visant le fonctionnement de la société, son immobilisme mais aussi l’autorité et la censure.
Les médias sont au cœur de la crise de mai 1968 :
=> Dénonciation de la mainmise du gouvernement sur l’ORTF (Office de Radiodiffusion-Télévision Française) -> ORTF refuse de diffuser les revendications des étudiants et représentants syndicaux => grève générale des journalistes – 200 licenciés en juin
=> Presse d’opinion – L’Humanité, Libération – favorables aux jeunesses et au monde ouvrier. (VS le Figaro par ex)
=> Les radios périphériques, de leur côté, relaient les déclarations des manifestants. Les transistors sont alors présents dans quasiment tous les foyers.
=> Mais aussi media « de rue » : affiches, graffitis etc. http://expositions.bnf.fr/mai68/icono/index.htm
=> À l’issue de la crise, le pouvoir renforce encore son contrôle sur l’audiovisuel public.
Dès 1974, Valéry Giscard d’Estaing supprime l’ORTF ainsi que le ministère de l’Information et accorde l’autonomie aux trois chaînes de télévision et à Radio France.
Vers la fin des années 1970, naissances des « radios libres » (clandestines). Certaines sont animées par des associations ou des groupes politiques => liberté de ton.
=> légalisées par la gauche en 1981, qui libéralise définitivement la communication audiovisuelle l’année suivante.
=> La crise de mai 1968 aura donc ouvert la voie à une diversification et à une libéralisation des médias
B) Des médias critiqués et en danger ?
Presse. « quatrième pouvoir »
Seul moyen d’information jusque dans les années 1940, elle joue un rôle central dans la formation de l’opinion publique qu’elle contribue à forger en relayant les débats (Le Monde, La Croix), en prenant position (Le Figaro, L’Humanité, Libération) voir en révélant les affaires (Le Canard Enchaîné).
=> La Presse traverse cependant une crise importante conduisant à la perte de lectorat et baisse des ventes. 2 raisons
Tendance du public à l’information rapide, qui ne creuse pas le sujet (chaine d’info en continu, dépêche sur smartphone, journaux gratuits etc.)
Méfiance du public face à un soit-disant « système » alimenté par le regroupement des media dans des grands groupes financiers.
=> Naissance de certains magazines / journaux engagés et indépendants (LE 1 – Eric Fottorino), Néon, 6 mois, XXI, Causette…)
La radio :
La radio d’Etat est étroitement contrôlée jusque dans les années 1970. Les années 1980 voient la naissance des radios libres.
Depuis les radios privées sont en concurrence et comme les médias, s’unissent dans des grands groupes.
Les radios d’information aujourd’hui sont principalement Europe 1, RMC (privé), et le groupe radio France.
=> Radio France : Question sur indépendance du groupe lorsque Stéphane Guillon et Didier Porte ont été limogés suite à leurs attaques répétées contre le président Sarkozy.
Télévision : média de masse dont l’indépendance et/ou la neutralité est particulièrement critiquée
Fin de la télévision publique dans les années 1980 (subsiste seulement France télévision)
Temps passé devant les journaux télévisés en baisse => Internet
Plusieurs affaires de reportage télévisés « maquillés » sont venus discréditer les journalistes télévision. (Affaires des jeunes France 2 / TF1)
=> Mainmise des patrons de grands groupes : Affaire I-télé / Bolloré
Internet :
=> outil de mobilisation (le « choc » du 21 avril 2002 est une crise politique).
=> outil de (dés)information
=> outil de valorisation de l’opinion personnelle (choc Trump)
- Devoir sur table le 14 décembre
Lien pour télécharger le schéma dont je vous ai parlé en classe : Schéma Eric Godeau (Lycée H. Boucher)
La première partie du cours en Carte mentale (home made) pour vous lancer :
- Pour vous entrainer :
Sur l’affaire Dreyfus, deux documents sur le rapport à la vérité.
http://www.letudiant.fr/bac/bac-l/bac-l-litteraire-les-sujets-probables-17583/bac-l-corrige-d-un-sujet-probable-en-histoire-epreuve-mineure.html (Attention la correction comprote une erreur: Pepin, caricaturiste du journal « Le Grelot » est d’abord antidreyfusard. Il devient dreyfusard en 1897 – au moment du procès Esterazy. Le Grelot lui continue d’être anti-dreyfusard, Pepin sera d’ailleurs renvoyé du journal en 1899)
Sur le 6 février 1934 – Méthode pour comparer deux documents antagonistes
https://reussirsaterminalehg.wordpress.com/2014/06/14/rappel-etude-critique-de-document/
- Sujets d’étude pour le 4 janvier (à m’envoyer sur profonzebridge@gmail.com de préférence)
(2 pages – police times 12 – interligne 1,5 – titre police 16 centré – 2 à 3 images) - Nouveau site de la BNF pour tous les sujets : http://www.retronews.fr/
Présenter une affaire et son traitement médiatique (Présentation des faits – Comment le média en question a-t-il révélé l’affaire – Réactions et contre réactions) http://www.bpi.fr/la-bibliotheque/collections/presse
- Le Monde et l’affaire du Rainbow Warrior (Sujet 1)
- Le Canard Enchainé et l’affaire des diamants de Bokassa (Sujet 2)
- Mediapart et l’affaire Cahuzac (Sujet 3)
Faire une revue de presse (site Gallica de la BNF) sur une des crises évoquées dans le cours (Présentation des faits – Classer les différents médias selon leur opinion, les présenter. Présenter quelques articles)
- Affaire Dreyfus (Sujet 4)
- Le 6 février 1934 (Sujet 5)
Faire une analyse de l’image (Présenter les faits / Choisir deux trois affiches exprimant chacune une idée différente et les commenter en les mettant en lien avec les revendications)
- Analyse des affiches sur la presse de mai 68 (http://expositions.bnf.fr/mai68) (Sujet 6)
- De Gaulle et la caricature (1930 – 1970) (Sujet 7) http://decouvrir.charles-de-gaulle.org/dossier/de-gaulle-caricatures/
- Quand le cinéma s’en mêle (1) : Traitement cinématographique de l’affaire Stavisky (version Alain Resnais 1974 obligatoire – téléfilm de Delteil 2014 facultatif) (Sujet 8)
Le sujet « pointure »
Les media et les intellectuels de Zola à Sartre : amour et désamour…. (1890 – 1970) (Sujet 9)